Lors de la 25ème édition de la Tribune du PPA-CI, Justin Katina Koné, Président du Conseil Stratégique et Politique du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), a affirmé que la Côte d’Ivoire doit bénéficier des avantages du statut de Pays Pauvre Très Endetté (PPTE). Cette déclaration contraste avec la position du gouvernement ivoirien.
Selon les données de la Banque Mondiale du 9 mai 2024, à la lumière du ministre Katinan, la Côte d’Ivoire figure parmi les 37 pays bénéficiant encore du programme PPTE. Ce programme vise à alléger la dette des pays très endettés pour prévenir des difficultés économiques insurmontables. Malgré l’annulation partielle de la dette de la Côte d’Ivoire en 2012, le pays reste vulnérable aux chocs économiques externes.
Le Président du CSP rappelle que le ministre de l’Économie et des Finances affirme que la Côte d’Ivoire est un pays à revenu intermédiaire avec un risque de dette modéré. Et qu’il soutient que la liste de la Banque mondiale est une mise à jour historique des pays ayant bénéficié du programme PPTE, sans reconnaissance actuelle de pauvreté ou d’endettement excessif.
Une réalité économique difficile
Justin Katinan s’est voulu ferme en soutenant qu’en réalité, la Côte d’Ivoire reste classée parmi les pays pauvres à revenu intermédiaire de tranches inférieures. La situation financière est préoccupante : 84% des recettes fiscales sont allouées au remboursement de la dette (on paie crédit seulement), laissant seulement 16% pour le fonctionnement de l’État. Cette dépendance à la dette pour le financement public expose le pays aux risques des fonds vautours.
En clair, la situation économique de la Côte d’Ivoire révèle une dépendance continue aux mécanismes d’aide internationale. Le gouvernement doit reconnaître cette réalité pour élaborer des stratégies de développement durable et éviter les pièges de l’endettement excessif.
Germain Séhoué