Le Musée des Civilisations, au Plateau, a abrité vendredi 24 février 2023, l’atelier de validation du Cadre réglementaire du Comité de concertation communale sur le handicap (CCCH).
Ces travaux se situent au chapitre des activités de la Coordination des associations des personnes handicapées de Côte d’Ivoire ( CAPH-CI). Une organisation qui est portée sur la promotion des droits des personnes handicapées.
Ce projet-ci bénéficie d’un financement du Fonds canadien d’initiatives locales (FCIL) afin de renforcer la participation des personnes handicapées à la gouvernance locale par des ateliers de développement du leadership et une campagne de sensibilisation.
Selon le formateur à cette rencontre, Dr Koné Adama, médecin psychiatre, vice-président de la CAPH-CI, le CCCH « est un organe que nous voulu mettre à la disposition des différentes communes, des différentes Mairies, pour un cadre consultatif, un cadre de propositions pour aider nos différents élus, nos maires à mieux dresser la question du handicap, à mieux évaluer les besoins des personnes en situation d’handicap et à mieux répondre aux sollicitations de cette population ».
Selon quelle méthodologie les travaux se sont-ils réalisés ? Trois commissions se sont organisées pour faire des propositions ou/et des amendements au texte de base. « Nous avons passé en revue les différents articles qui composent le Règlement intérieur », indique le Dr Koné Adama qui conduit les travaux comme par exemple : « OK, voici ce que le Groupe 1 propose; est-ce que tout le monde est d’accord avec ça ? Est-ce qu’on a réussi à vous convaincre ? ».
Chaque article est ainsi « passé au scanner », élagué de ses insuffisances, ses aberrations, ses imprécisions ou flous juridiques, avant d’être validé. Après quoi, on passe au suivant, jusqu’au 16ème et dernier article.
Pendant cette plénière, le texte est projeté sur un support diapos où tous les regards sont braqués, comme si personne ne voulait se faire avoir.
Comment va fonctionner le Comité de concertation communale sur le handicap (CCCH) ? Quelles balises planter afin que les différents animateurs du Comité ne se marchent pas sur les plates-bandes ? Comment faire pour que, au lieu d’être une solution, le CCCH ne soit pas un problème de plus à résoudre pour les personnes handicapées ou pourles autorités qui l’accueillent ?
Tel est donc le sens de cet atelier de haut niveau où juristes et autres spécialistes peaufinent le Règlement intérieur qui va régir le CCCH.
Notons que le champ d’expérimentation du CCCH couvre les treize (13) communes du District d’Abidjan et celles de Grand Bassam et de Dabou. L’expansion de l’idée dépendra naturellement du succès du projet-pilote.
Il y a eu une quarantaine d’autorités locales, des participants dont des représentants de la Mediature, du ministère de l’Emploi et de la protection sociale, du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, des Mairies,
des Directions de Centres sociaux et Complexes socio-éducatifs, de l’Association des Femmes juristes ainsi que des présidents d’organisations communales de personnes handicapées. Des acteurs qui connaissent les réalités des personnes vulnérables sur le terrain.
M. Koné Yacouba (PCA de la Coordination des associations des personnes handicapées de Côted’Ivoire ( CAPH-CI ), a apporté beaucoup de lumière dans la compréhension du texte et du contexte.
Selon lui. » Ces comités auront pour objectif de faire des propositions aux autorités locales sur la gestion du handicap dans les différentes communes. Ainsi, on a invité des Mairies, des Centres sociaux, qui gèrent la question du handicap dans les communes. On a invité également des leaders des personnes handicapées, pour qu’ensemble, on s’accorde sur cadre consensuel pour un bon fonctionnement de ce Cadre-là. »
Et de poursuivre : « Notre objectif, c’est que, dans les mois à venir, on puisse installer dans les 15 communes, ces cadres de concertation qui vont constituer un projet-pilote de l’installation nationale des cadres de concertation. »
Car selon lui, le constat, c’est que dans nos différentes communes, il n’y a pas de cadre de concertation qui prenne en charge la question du handicap pour pallier ce vide.
L’atelier semble avoir atteint ses objectifs au regard de M. Koné Yacouba : « Nous pensons que le niveau a été très élevé, au-delà même de nos attentes. On avait pensé à des travaux de 2 heures à 3 heures, mais après 4 heures de travaux, nous n’avons pas encore fini. Cela dénote de la qualité et du sérieux que les gens veulent mettre dans contenu de ces comités là. »
Les attentes du PCA de la CAPH-CI pour ce projet, « c’est que nos autorités locales puissent s’approprier ce cadre qui est un cadre qui vient les aider dans leurs réflexions et dans la prise en charge d’une population vulnérable qui constitue pratiquement 10 à 15 % de leur population. Leur prise en charge va constituer une bouffée de soulagement et pour les personnes handicapées et pour elles, les autorités qui gèrent ces personnes. »
Une pause déjeuner, avec un menu généreux et exquis, a offert plus d’énergie et de disposition d’esprit aux participants à reprise des travaux l’après-midi. Le moins qu’on puisse écrire, c’est que ces textes ne devraient souffrir d’aucun handicap.
Eugenie Dallo