Dans nos hôpitaux, le manque de sang est un problème récurrent qui met en péril la vie de nombreux patients. Malheureusement, peu de personnes se précipitent dans les banques de sang pour donner leur précieux liquide salvateur. Pourquoi cette réticence ? Quelles sont les conditions requises pour effectuer un don de sang ? Et pourquoi est-il souvent nécessaire de payer pour recevoir du sang après avoir généreusement donné ?
Les obstacles et les incertitudes entourant le don de sang sont multiples. Certains redoutent les aiguilles et la procédure, tandis que d’autres craignent les effets secondaires potentiels. Il convient d’informer et de sensibiliser la population sur l’importance du don de sang et de dissiper les craintes infondées.
En Côte d’Ivoire, les donneurs de sang ne sont pas rémunérés, contrairement à certains États. Cette mesure vise à préserver l’éthique et l’intégrité du don. Il s’agit d’éviter toute forme de commercialisation du sang. Question : que deviennent les poches de sang qui ont été coûteusement achetées mais n’ont pas été utilisées lors des opérations ? Aussitôt périmés ? A comprendre. Selon M. V. Pascal, « lorsque j’ai demandé au responsable de la pharmacie de la clinique où j’ai été opéré ce qu’il va faire maintenant de mes poches de sang puisque les chirurgiens ne les ont pas utilisées pour moi, il m’a répondu que ce n’est plus utilisable, parce que c’est sorti de son cadre depuis… Je n’étais pas convaincu mais que pouvais-je faire ? Rien! ».
Nous avons suivi un reportage où une fille malade, avait besoin, elle seule, de dix poches de sang. Faute de cette quantité, elle est décédée. Pour résoudre cette crise du manque de sang, une mobilisation collective est nécessaire. Les campagnes de sensibilisation doivent être renforcées, en mettant l’accent sur l’impact concret du don de sang dans la sauvegarde des vies. Il est également essentiel de faciliter l’accès aux lieux de collecte et d’améliorer les infrastructures médicales pour garantir des conditions optimales de transfusion sanguine.
Au total, le manque de sang dans nos hôpitaux est un problème urgent qui nécessite l’engagement de tous. En brisant les barrières psychologiques, en repensant les politiques de compensation et en mobilisant la population, nous pourrons répondre aux besoins des malades et sauver de nombreuses vies. Il est temps d’agir et de faire du don de sang une priorité nationale.
Germain Séhoué