Ndouffoukankro, sous-préfecture de la circonscription de l’Inspection de l’Enseignement Préscolaire et Primaire de Bouaflé Sud, a réunis les autorités du ministère de l’Education et de l’Alphabétisation, de l’administration préfectorale, les chefs traditionnels. Tous ont été témoins de la volonté des adultes des jeunes et des enfants de s’ouvrir à la « lumière ».
Ndouffoukankro s’est imposée le 3 février 2023, comme la capitale de « la lumière », le temps de la première journée de l’alphabétisation dans le département de Bouaflé, chef-lieu de région. A l’occasion, l’invitée spéciale de Mme Oussou Marie Bienvenue épouse Koffi que l’opinion considère comme « la mère Teresa », « la vagabonde de l’éducation » a salué avec « respects, déférence » et reconnaissance, les autorités de l’éducation nationale de Côte d’Ivoire, pour la journée conforme à sa vision, qui fait de l’éducation son « cheval de bataille ».
Fruit de l’école et de ses bienfaits, la seule Géophysicienne de Côte d’Ivoire récompense chaque année les enfants du primaire et prévoyait même d’etablir un centre d’alphabétisation. « Je suis d’autant contente que cette journée de l’alphabétisation va donner la chance à ceux qui n’ont pas pu prendre à temps le chemin de l’école ». Elle invite donc les apprenants et ses parents, « à fréquenter et prendre soin du centre que les autorités vont laisser! ».
L’alphabétisation est un engagement du Ministère charge de l’Education de faire la promotion de l’alphabétisation dans les villes et villages de Côte d’Ivoire. Et la journée de Ndouffoukankro initiée par la Direction Régionale de l’Education et de l’Alphabétisation (DRENA) de Bouaflé constitue l’étape inaugurale d’un programme de quatre activités en faveur de quatre départements.
Au menu il y avait un ballet, un sketch réalisé par le groupe scolaire de Ndouffoukankro et les témoignages « édifiants » de deux femmes mariées qui ont découvert « le chemin de la lumière ».
Le sketch met en scène l’histoire, deux commerçantes qui reçoivent des animateurs de cours d’alphabétisation dont une initialement opposée accepte finalement, quand elle voit la nécessité de savoir lire et écrire pour son petit commerce… Deux témoignages ont suivi par la suite.
Celui de Nguessan Annick épouse Koffi, mère 7 enfants, qui a quitté l’école pendant qu’elle était petite, parce que la maitresse l’a frappée. Et qui a appris qu’il y a des cours d’Alphabétisation.
En 2017, elle a passé l’entrée en 6è et obtenu 150 points. « Le jour de l’examen, j’étais avec des enfants que je pouvais accoucher. J’avais honte, mais j’ai vu une autre maman et cela m’a donné du courage. Je sais lire et écrire aujourd’hui et j’ai trouvé du travail entant qu’agent de la mairie. Je veux continuer jusqu’au Bac pour suivre mes enfants et petits-enfants plus tôt et plus tard ».
Quant à Diane, elle témoigne qu’outre les moqueries « le premier jour, mon mari qui m’accompagnait à moto et moi avons eu un accident, mais j’ai continué. Mon premier fils et moi étions dans la même classe, je prenais ses fournitures pour étudier.
C’est comme ça que je suis allé composer et j’ai eu 145 points à l’entrée en 6è. J’ai arrêté en 5è parce que j’ai pris la grosse de ma fille. Mais je vais reprendre cette année », promet Diane.
« Aujourd’hui parce que je sais lire et écrire, je travaille dans une Ong auditrice du VIH SIDA », se satisfait-elle. Avant d’ajouter « J’encourage mes sœurs qui ne savent pas encore lire ni écrire. Il n’est pas encore tard pour mieux faire et il faut ne pas avoir honte! ».
Plus de 100 apprenants étaient sous une bâche. Parmi eux, M. Kouassi, né en 1953, chef de classe au CP2, qui soutient qu’il « n’est jamais tard pour bien faire bien ».
Intervenant, Sina Ouattara, premier responsable de la Direction Régionale de l’Education Nationale à Bouaflé a indiqué qu’il est vrai que l’éducation progresse dans la région, que les villages comptent des groupes scolaires.
« Mais force est de constater malheureusement que dans cette région, il y a un fort taux d’analphabètes qui plombe un peu le développement ». C’est pourquoi la DREN a suivi les recommandations de Mme le Ministre, qui « a demandé de mettre l’accent sur l’Alphabétisation des adultes, des jeunes et des enfants ».
Il a informé les participants que dans la région, sont déjà disponibles plus de 40 centres d’alphabétisation, 35 centres d’éducation communautaires et 56 structures islamiques d’éducations pour 12 834 apprenants.
Puis a remercié la mutuelle, les cadres qui aident dans l’éducation, « Sans oublier Mme Oussou Bienvenue née Koffi pour l’appui fort qu’elle a apporté. « Merci pour les mains, les poches ouvertes… », a-t-il dit la Géophysicienne, cadre Ayaou de Ndouffoukankro qui ne « ménage aucun effort pour se mettre à la disposition de l’école ».
A la centaine de personnes qui sont apprenants et futurs apprenants, Sina Ouattara a demandé de « savoir s’engager et de s’armer de patience et de courage (parce que) D’ici 6 mois nous allons faire les premières évaluations ».
La première responsable nationale, Mme Diaby epouse Kessé Assiata, la Directrice de l’alphabétisation des adultes, des jeunes et des enfants estime que « ne pas savoir lire, c’est être plongé dans l’obscurité, c’est un danger pour le développement ».
Elle a informé le public que selon l’Unesco près de 773 millions de personnes sont analphabètes, et que les femmes représentent les 2/3 de cette population. « En Côte d’Ivoire, le taux d’analphabétisme est de 47,3%… », soutient-elle.
Pour elle, savoir lire et écrire va changer le regard de la société donner l’estime de soi, la confiance et participer à votre autonomisation… et générer de nouvelles attitudes …
A suite, le Secrétaire général de la préfecture représentant le préfet de région a assuré le programme du soutien de Monsieur le préfet. Outre les autorités, il y avait également 21 chefs dont les 8 que compte la sous-préfecture de Ndouffoukankro.
Dans l’après-midi 20 des 21 chefs des villages ont été reçus à la résidence du Sous-préfet par Dr Oussou Bienvenue Marie épouse Koffi.
Dans les échanges, le cadre Ayaou a présenté ses vœux de nouvel an aux gardiens des us et coutumes. Elles les a surtout remerciés et leur a exprimé sa gratitude pour leur implication quotidienne à la conservation du climat de paix et de la cohésion sociale.
Kouassi Kouakou Benoît, chef de terre de N’douffoukankro a tenu à exprimer sa fierté et remercier Dr Koffi Oussou au nom des chefs pour cette initiative. Il a surtout demandé au bon Dieu d’être toujours avec sa fille pour ses actions au profit de ses parents.
Avant, le premier magistrat de Ndouffoukankro, le Commandant Doffou Jean Ferdinand a exhorté les chefs traditionnels sur les sujets relatifs aux procédures de déclarations de naissance, à la régularisation de leur mandant et au phénomène des feux de brousse.
Source Service Communication