Le président d’un groupement de 30 planteurs d’hévéa de Touih (sous-préfecture de Gabiadji, département de San Pedro), Diomandé Amara, plaide afin que l’Etat ivoirien et les structures spécialisées donnent un prix fixe au caoutchouc naturel (au moins 500FCFA) à l’image des autres produits comme le cacao, le café et la noix de cajou.
M. Diomandé a lancé cet appel, mercredi 13 octobre 2022, à San Pedro, à la clôture de l’atelier de restitution des résultats de la mission d’échanges avec les acteurs de la filière, organisé dans le cadre du Projet des chaînes de valeur compétitives pour l’emploi et la transformation économique (PCCET).
Il a indiqué que le prix flottant du caoutchouc naturel sur le marché constitue un souci pour les producteurs. Il les empêche de solliciter des emprunts auprès des institutions bancaires, vu qu’il est difficile de faire des prévisions de revenus sur la base des prix bord champ et d’honorer leurs engagements.
M. Diomandé affirme mener, depuis trois ans, à travers des médias et des rencontres avec les structures compétentes, le combat contre les difficultés et les charges inutiles que les planteurs d’hévéa supportent et qui impactent leur revenu.
Au nombre des contraintes majeures liées à la commercialisation du caoutchouc naturel, il évoque la disparité des procédures de réception au niveau des usiniers occasionnant des longs délais d’attente et des frais supplémentaires pour les producteurs.
La livraison du latex au niveau des usines de première transformation se fait sur des rendez-vous que les producteurs ont des difficultés d’obtenir. Face au délai d’attente qui atteint souvent au moins une semaine, les chauffeurs des camions loués déchargent le produit, obligeant les propriétaires du contenu à solliciter les services d’autres transporteurs à leurs propres frais.
Il y a, entre autres contraintes liées à la commercialisation, les difficultés d’enlèvement du caoutchouc naturel dans les plantations liées au mauvais état des pistes rurales, les longs délais de paiement et le non-respect des prix bord champ.
A ces contraintes s’ajoutent l’augmentation des coûts des intrants notamment, les produits phytosanitaires, les herbicides (de 2.000F à 5.000F) et l’engrais (qui est passé à 35.000F le sac de 50Kg).
Premier producteur de caoutchouc naturel avec plus d’un million de tonne en 2021, la Côte d’Ivoire compte 160.000 producteurs dont 25% dans la région de San Pedro.
Le prix bord champ actuel du caoutchouc naturel se situe autour de 316 FCFA. La tendance du marché pourrait le porter ce prix à 324FCFA, indique-t-on.
(AIP)