La France vient de voter aux élections européennes, largement dominées par les partis d’extrême droite. Dans plusieurs grands pays européens, les formations nationalistes et eurosceptiques ont fait une percée notable, au point où le Parlement européen a viré à Droite !
Alors le président Emmanuel Macron s’inquiète de cette montée sur le continent, des nationalistes qu’il qualifie de « démagogues ». Avec 40 % des voix en France, ces mouvements politiques gagnent du terrain, ce qui, selon Macron, représente un danger pour la nation. Il dissout l’Assemblée nationale.
Mais pourquoi le président Emmanuel Macron fait-il un procès d’intention aux nationalistes en les qualifiant de démagogues, sans les avoir véritablement vus à l’œuvre ? Aurait-il déjà vu Jean-Marie Lepen gouverner ? Aurait-il surpris Marine Lepen au pouvoir en France, empêtrée dans une gouvernance suicidaire ? Non. Non. Hitler, c’est Hitler et c’est l’antiquité.
Emmanuel Macron qualifie les nouveaux vainqueurs des européennes de « démagogues ». Mais, « Démagogue » est un terme fort. Il désigne quelqu’un qui flatte les passions populaires pour gagner du pouvoir. Macron accuse les nationalistes d’appauvrir le peuple et de déclasser le pays.
Pourtant, n’est-ce pas lui-même qui tombe dans la démagogie en stigmatisant ces adversaires politiques ? Cette position semble paradoxale. D’un côté, Macron défend la démocratie et la liberté de choix du peuple ; de l’autre, il critique le choix démocratique du même peuple quand il se tourne vers les nationalistes. Quel problème aurait Emmanuel Macron !
Si les nationalistes gagnent du terrain, c’est par la volonté du peuple, attiré par leur offre politique. La démocratie implique que le pouvoir soit donné à ceux que le peuple choisit. Alors, pourquoi Macron voit-il la nation en danger si le peuple exerce son pouvoir souverain ? Ne réalise-t-il pas que le désaveu de la majorité présidentielle est un signe de mécontentement et de sentiment d’insécurité avec l’actuelle gouvernance ?
En effet, si les Français retirent leur confiance à Macron et à son gouvernement, c’est peut-être parce qu’ils se sentent en danger sous cette administration. Ils cherchent des alternatives qui leur semblent plus protectrices de leurs intérêts. Macron, en critiquant ces choix, risque de paraître plus royaliste que le roi, refusant d’accepter la volonté populaire. Cette attitude pourrait renforcer le sentiment de déconnexion entre les élites politiques et les citoyens.
En conclusion, la montée des nationalistes est le reflet d’un malaise profond au sein de la population. Plutôt que de condamner ces mouvements, Macron devrait chercher à comprendre les raisons de ce désaveu et y répondre par des politiques qui rassurent et protègent réellement les Français.
Germain Séhoué