L’Autorité nationale de la Presse (ANP) nous invite ce matin 16 novembre 2023 à suivre sur Facebook sa 24e session de ANP ACADEMY sur le « Liberté d’expression et discours rapporté : comment informer sans porter atteinte à l’intégrité morale des citoyens ? » Merci pour l’idée et pour ce thème. Mais plutôt que d’assister passivement ce « festin », nous proposons notre regard sur le sujet.
La liberté d’expression est le pilier fondamental d’une société démocratique. Mais sa pratique, notamment à travers le discours évoqué, suscite des interrogations éthiques. Comment concilier la nécessité d’informer avec le respect de l’intégrité morale des citoyens ?
La liberté d’expression en question
La liberté d’expression offre une tribune à une diversité de voix, mais son exercice exige une responsabilité accrue. Les médias sont souvent confrontés au défi délicat de rapporter des propositions sans les déformer ni porter préjudice à la réputation des individus.
Les limites éthiques du discours rapporté
Lorsqu’il s’agit de citer des discours, la prudence est de mise. Les journalistes doivent éviter de tomber dans le sensationnalisme qui nuit à l’intégrité morale des citoyens. Les discours haineux, diffamatoires ou discriminatoires doivent être traités avec discernement.
Exemples concrets : Informer sans porter atteinte
Prenons l’exemple de la couverture d’une controverse politique. Plutôt que de diffuser des propositions incendiaires, les médias avisés choisissent de contextualiser les déclarations, présentant les faits de manière objective mais sans nuire à l’intégrité morale.
On peut donc résumer que la liberté d’expression demeure un socle essentiel de nos sociétés, mais son exercice requiert une conscience aiguë des responsabilités qui y sont liées. Informer sans porter atteinte à l’intégrité morale des citoyens demande une approche éthique et réfléchie. Les exemples cités soulignent l’importance de contextualiser les discours rapportés, de se prémunir contre le sensationnalisme et de favoriser une information objective. En équilibrant la quête de vérité et le respect des valeurs morales, les médias peuvent jouer un rôle crucial dans le renforcement de la démocratie et du débat public. Ainsi, naviguer avec précaution dans le monde complexe de la liberté d’expression contribue à forger une société informée et respectueuse.
G.S.
Voici une des réactions à la publication de cet article, suivie de ma réponse:
Le Confrère Noël Gnagno :
« Bon Germain,
Dans ta contribution tu as oublié le rapporteur du discours. A-t-il les moyens sociaux intellectuels, financiers et politiques ? Est-il capable de détachement pour rapporter ce qu’il entend, et voit ? Autrement, le rapporteur du discours est-il capable à chaque instant dans l’espace et le temps, de ne pas confondre les faits et les illusions ? Voilà cher frère mes interrogations pour participer à la réflexion. »
Ma réponse :
Merci infiniment pour ton commentaire enrichissant. Tu soulèves des points cruciaux sur le rapporteur du discours. Les dimensions intellectuelles, financières et politiques, ainsi que la capacité de détachement, sont des éléments fondamentaux à explorer.
La question des moyens du rapporteur du discours est essentielle. Les moyens sociaux, intellectuels, financiers et politiques d’un rapporteur influent directement sur la qualité et la neutralité de son travail. Les ressources intellectuelles permettent une compréhension approfondie, les moyens financiers assurent l’accès à l’information, les moyens sociaux influent sur les réseaux d’information, et les moyens politiques peuvent teinter le discours rapporté. Un rapporteur doit idéalement être capable de naviguer ces différentes sphères avec impartialité pour garantir une information équilibrée et crédible.
Je veux dire également que la capacité du rapporteur du discours à maintenir une distinction claire entre les faits et les illusions est un défi constant. Dans chaque instant, dans tous les contextes spatiotemporels, il est crucial que le rapporteur exerce un discernement critique. La tentation de la confusion entre la réalité des faits et les illusions peut être influencée par divers facteurs tels que des préjugés personnels, des pressions externes ou des interprétations subjectives. Ainsi, la vigilance constante du rapporteur pour préserver l’intégrité de l’information demeure un impératif pour assurer une narration équilibrée et fidèle à la réalité.