Les autorités ivoiriennes ont procédé au changement du nom de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). Le pouvoir Ouattara n’a pas cherché loin. Il a donné une dénomination qui montre du doigt les futurs pensionnaires de cette prison : les militants du Parti des Peuples Africains Côte d’Ivoire PPA-CI, puisque la MACA devient PPA (Pôle pénitentiaire d’Abidjan (Ppa). Une mauvaise cosmétique.
Cette dénomination provocatrice ne peut pas être le fruit du hasard ou d’un accident cognitif. Le RHDP a suffisamment d’intellectuels inspirés pour trouver à la MACA un autre nom qui ne renvoie pas à la purge contre une partie de la population. Surtout que ce n’est pas le nom d’une structure qui fait son efficacité, mais la politique et les moyens affectés à son fonctionnement.
Soutenir que le nouveau nom « PPA » vise à obtenir une gestion plus efficace des détenus, à renforcer la sécurité dans les prisons, à donner à la prison un meilleur suivi et des conditions de détention en conformité avec les droits de l’homme, c’est un baratin qui ne tient pas route. Car même dans une prison sans nom, tout cela peut exister si les autorités le veulent bien.
Alors pourquoi forcément « PPA » pour faire penser immédiatement au PPA-CI, si l’on veut vraiment la réconciliation dans ce pays ? Pourquoi ? Parce que, qu’on le veuille ou non, cette dénomination PPA suggère : « Voici désormais la résidence des militants du PPA-CI « . Est-ce le message que veut faire passer le chef de l’Etat Alassane Ouattara ? Sinon, quelle est sa pertinence ? En clair, cela vous fait quoi si vous ne cherchez pas palabre un jour ! Cela vous enlève quoi ? Si vous vous abstenez d’intriguer quelqu’un un jour, cela vous fera quoi ?
Quoiqu’il en soit les ivoiriens sont témoins et les militants du PPA-CI avertis de la destinée que le pouvoir Ouattara leur réserve. Ils sont en pôle position pour être jetés dans ce milieu carcéral.
Germain Séhoué