La nouvelle sonne comme un miracle. Etait-ce donc possible ? Le ministre français des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Jean Yves le Drian est convoqué par le juge d’instruction du Deuxième Cabinet du Tribunal de Grande instance de la Commune III du district de Bamako. Incroyable !
Mais, dans quelle affaire a trempé le ministre d’Emmanuel Macron, l’homme à la démocratie variable ? Et on est surpris de savoir que le donneur de leçon né le 30 juin 1947 à Lorient en France, soit poursuivi pour « Atteinte aux biens publics et autres infractions aux dépens de l’Etat du Mali ». En clair, le Mali a attrapé son voleur ! Un grand voleur blanc. Or donc, la France aussi produisait des voleurs ? Et un voleur charmant ! Donc, une autorité française peut aussi s’empêtrer de biens mal acquis ? La France n’était donc pas au Mali pour aider le pays à s’en sortir, à chasser les terroristes ? C’était plutôt pour chasser les biens des Maliens ? Elle était dans ce pays pour voler, piller les biens de ce peuple ? Mais, même si la France n’a pas d’amis, rien que des intérêts, comment un pays riche et puissant comme la France peut voler un pays pauvre et fragile ? Comment Le Drian pouvait-il, sans état d’âme, laisser les pays puissants et riches de l’Europe ou des Amériques pour venir voler les pauvres biens d’un pauvre pays comme le Mali ? Ah, lui aussi ! Peut-on poursuivre des intérêts à ce point ! Il lui faut un Prix Nobel de vol en Afrique. Parce qu’il est en fin de compte brillant : à preuve, de la coopération internationale, nous voici au pillage international ! Qui dit mieux !
Mais il n’a pas de chance: il y a maintenant quelqu’un qui ne parle pas, mais agit sans blague et qu’on appelle Assimi Goitta. Et avec le nouveau Mali, on voit l’équilibre des valeurs. Un ministre français en fonction peut être convoqué par un tribunal africain. C’est l’invention de Bamako. On peut être fier du Mali : il fait honneur à l’Afrique. Proprement.
Germain Séhoué