Les mutilations génitales féminines, plus communément appelées excision, désignent l’ablation totale ou partielle des organes génitaux féminins extérieurs ou toute autre lésion des organes génitaux féminins qui sont pratiquées pour des raisons non médicales.
Dans la plupart des pays, la majorité des filles sont excisées avant l’âge de 5 ans. La petite Khetura Aude Esther, fille de Y.M. et A.I.A, âgée de 7 ans et en classe de CE1, est depuis plus de trois ans, poursuivie pour une ablation de ses organes génitaux, de la part des parentes maternelles de son père géniteur, pratiquant de l’excision selon leurs coutumes.
Y.M est un agent des eaux forêts résidant à Djebonoua avec son épouse et leur progéniture très intelligente à l’école, au Cours élémentaires première année (CE1). Sous la menace de cette pratique de la part des parents de son père, la mère A.I.A ne dort pratiquement plus. Elle ne sait plus à quel saint se vouer afin que sa fille soit épargnée de cette pratique honteuse.
Elle ne fait que découcher d’un endroit à un autre comme un oiseau migratoire, juste pour mettre sa fille à l’abri des parents maternels de son époux. Par moment, elle est obligée de découcher avec sa fille avec la complicité de son époux, << Depuis des années, ma belle-famille veut coûte que coûte soumettre notre fille à l’excision. Ce que nous ne voulons pas entendre mais les parents ne veulent pas comprendre. Mon mari et moi, ne savons que faire. Malgré les dangers que mon mari en tant que corps habillé, leur explique, elles ne veulent pas entendre de leur oreille. Souvent quand ses parentes menacent de venir chercher notre fille, il nous fait découcher pour être à l’abri. Nous sommes obligées d’aller nous cacher chez soit des parents dans un autre quartier où carrément, hors de la ville où nous vivons. Pour le moment, nous nous attelons à ce que notre fille ne soit pas informée >>, explique-t-elle.
L’excision constitue une violation brutale des droits humains et de l’intégrité physique et morale des filles et des femmes qui a des conséquences directes violentes sur leurs vies et peuvent provoquer des séquelles à long terme.
En effet, l’excision, ainsi que toutes les autres formes de mutilations génitales féminines, est interdite, et ce, non pas seulement au niveau international. Au plan national, il existe la loi n° 98-757 du 23 décembre 1998 qui définit les MGF, les interdit, et prévoit des peines en cas de violation.
200 millions de filles et de femmes en vie aujourd’hui ont subi des mutilations génitales dans 31 pays. 2 millions de cas supplémentaires pourraient se produire d’ici 2030 alors qu’ils auraient pu être évités.
En effet, l’excision fait partie d’un rituel traditionnel de passage à l’âge adulte pour les filles âgées à peine d’une quinzaine d’années, âge auquel elles sont censées se marier. C’est pourquoi l’excision se pratique traditionnellement juste avant le mariage, afin de rendre la future jeune mariée « pure » aux yeux de son futur mari.
Moayé Ba,
Correspondant régional