De la traite des Noirs à nos jours, en passant par les affres de la colonisation impérialiste et les luttes de libération totale de ce joug nuisible de domination, ‘’ils’’ continuent de jouer partout, à tous les niveaux, au sein des populations noires en quête de souveraineté.
‘’Ils’’ ici désigne, pour être clair ou précis, les mercenaires nègres, ces ‘’Juda’’ des temps modernes.
Qui sont-ils, où les retrouve-t-on et quel est leur mode opératoire ?
Il suffit seulement d’ouvrir les yeux pour les découvrir à tous les étages de toutes les couches sociales. Avec la ruse et le savoir-faire de leur pionnier Juda qui a livré le Christ, du village à la ville, ils sont omniprésents dans tous les cercles sociaux, mais surtout au sein même de l’arène politique.
Ah, les mercenaires nègres, de quoi auraient-ils peur désormais, eux qui, reniant en toute conscience l’évidence, disons, la vérité de choses ou de faits établis, se comportent comme s’ils avaient vendu leur âme au diable ?
Qui sont-ils ? Dans nos sociétés africaines modernes, les mercenaires nègres sont aussi bien des intellectuels, des élus ou des hauts responsables, des communicateurs ou gens des médias, des artistes dont le prétendu engagement roule contre la détermination de s’en sortir de populations qui refusent l’oppression, que des syndicalistes à la petite semaine. En tout et pour tout, des entremetteurs abonnés au non-sens, parfois au reniement soi et à la négation des maux qui minent et dégradent la société. De vrais griots dont le seul vrai talent est synonyme de gain personnel (pitance ou promotion), envers et contre tout, au détriment des intérêts du plus grand nombre.
Quant à leur mode opératoire, il est à la fois singulier et perfide. Singulier par leur irruption exagérée, sur la place publique, dans les médias officiels et les cercles communautaires. Le tout avec un dénominateur commun : la vente d’illusions aux populations sur fond de vanité et parfois d’arrogance mal contenue, les injures gratuites et menaces – comble de la bêtise – contre tout esprit raisonnable, non-conformiste ou non-moutonnier. Cette espèce de mercenaires nègres, est visible par tous, très bavarde et ne s’en cache pas. Quand il n’est pas vulgaire parfois, le discours de cette catégorie de mercenaires nègres, comme celui du renard de la fable, peut fasciner et prendre en captivité tout esprit non averti ou tout pauvre idiot.
La classe perfide de cette ‘’secte’’ est plutôt discrète, aussi agissante que silencieuse et anonyme. Des méandres de tout pouvoir au cœur du système, cette classe est ‘’bien’’ dans son rôle, méconnue ou mal connue. Cette catégorie est faite ‘’d’éminences grises’’, gourous ou conseillers occultes, de vrais tireurs de ficelles, toujours au profit de leurs maîtres et au détriment parfois de leur propre communauté ou de la société elle-même dans son ensemble. C’est sans scrupules qu’ils valident et justifient toute dérive, toute entorse au bon sens, à la morale ou à la justice, glorifiant ou encensant leurs maîtres ou mandants.
Le peuple se meurt et se débat pour réduire ou éviter peines et souffrances ? Les mercenaires nègres sont toujours prêts à dire du peuple ou au peuple qu’il exagère ! Oui, que ce peuple, au lieu de contempler et se réjouir de sa condition dégradée comparée à celle d’autrui, devrait prier pour et bénir le maître ou le système qui lui cause misère, souffrances et préjudices.
En mode singulier ou visible et en mode perfide ou presqu’invisible, les mercenaires nègres sont nuisibles, voire inutiles pour toute société ou tout peuple qui aspire à la vraie liberté et au progrès.
Pour la liberté et la souveraineté des peuples, il vient le jour où ces ombres de régression et de nuisance, c’est-à-dire les mercenaires nègres qui écument nos sociétés en devenir, vont disparaître par la force de leur propre négation.
Gabin DJITÉ.