Lors de la campagne présidentielle de 2010, Alassane Ouattara critiquait vivement la gestion des districts autonomes instituée par son prédécesseur Laurent Gbagbo. À cette époque, il dénonçait la création du District d’Abidjan et du District de Yamoussoukro. « Ce n’est pas normal ! Il faut mettre fin à cela ! », affirmait-il, insistant sur l’importance de laisser la démocratie prévaloir.
Pour Ouattara, nommer des gouverneurs par décret était contraire aux principes démocratiques. Il soutenait que les conseils municipaux issus des élections locales devaient être respectés, sans l’intervention d’une autorité imposée par décret.
La réalité après 2011
Cependant, cinq mois après son accession à la présidence en 2011, Alassane Ouattara prend une décision surprenante. Il crée douze nouveaux districts, portant leur nombre total à quatorze. À ce jour, le président Alassane Ouattara nomme par décret, 14 ministres-gouverneurs de districts. Une démarche en totale contradiction avec ses déclarations antérieures. C’est à ce niveau que l’histoire juge l’homme politique relativement à sa parole.
Cette évolution pose vraiment une question essentielle sur la parole politique : peut-on réellement se fier aux promesses du Docteur Alassane Ouattara ? Que devient la parole donnée sous son régime ? Certainement malmenée !
Contradiction ou pragmatisme ?
Certains pourraient arguer que l’élargissement des districts répond à des impératifs d’efficacité administrative ou de gestion du territoire. Mais en vérité, cet exemple montre une rupture de confiance entre le discours du RHDP et la pratique. A ce sujet, la Côte d’Ivoire souffre encore du cas du troisième mandat présidentiel du même homme politique : le président Alassane Ouattara.
Germain Séhoué