Le Président de la République de Côte d’Ivoire, SEM Alassane Ouattara, a prononcé ce mardi 18 juin 2024 son traditionnel discours sur l’état de la nation devant le parlement. Le cadre choisi pour cette intervention, le Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, a vu la participation de 248 parlementaires sur 352, sous la présidence d’Adama Bictogo et en présence de la présidente du sénat, Kandia Camara.
Alassane Ouattara a d’abord évoqué la stabilité économique de la Côte d’Ivoire, soulignant que « la dette est maîtrisée » et que le pays est désormais « dans un état de droit où la justice s’applique à tous ». Il a aussi mis en avant les performances économiques, rappelant que la Côte d’Ivoire est la 9e économie d’Afrique, la 3e en Afrique francophone, et la 2e en Afrique de l’Ouest. Il a également mentionné le rôle du pays comme l’un des principaux fournisseurs de coton en Afrique de l’Ouest et a souligné la grille tarifaire de l’électricité la plus faible en Afrique ainsi que la puissance agricole de la nation.
Cependant, ce discours n’a pas convaincu tout le monde. Le député Michel Gbagbo a exprimé sa déception, affirmant que les chiffres avancés par le président étaient douteux et contredits par d’autres sources. Le Pr Hubert Oulaye Marc-Arthur, président du groupe parlementaire du PPA-CI, a critiqué le discours comme étant un bilan autogratifiant du gouvernement, manquant de réponses aux préoccupations immédiates telles que la cherté de la vie, le coût de l’électricité, les déguerpissements sauvages, les effondrements d’immeubles et le climat politique.
Pr. Georges-Armand Ouégnin, Vice-président de l’Assemblée Nationale, a également trouvé le discours décevant, soulignant l’absence de solutions concrètes aux problèmes quotidiens des Ivoiriens. L’honorable Tchéidé Jean-Gervais, député, a partagé ce sentiment, indiquant qu’il n’y avait « rien de nouveau sous le soleil ».
Et bien d’autres personnes, anonymes, ont été encore plus sévères, qualifiant le discours de plus muet depuis l’arrivée de Ouattara au pouvoir. Un observateur, a noté que si Ouattara insistait sur ses réalisations, c’était pour renforcer sa position politique et se cramponner au pouvoir plutôt que pour annoncer son départ. Car
Le discours du président Alassane Ouattara n’a pas réussi à apaiser les inquiétudes des Ivoiriens. Bien que des avancées économiques et des efforts pour renforcer l’état de droit aient été mis en avant, les critiques soulignent l’absence de solutions concrètes aux problèmes quotidiens des citoyens. L’incertitude demeure quant à l’avenir politique du pays, avec la question cruciale du quatrième mandat laissée sans réponse. Car
à part ce qui a été énuméré comme soucis non résolus, c’est là que les ivoiriens attendaient le plus le chef de l’Etat, y compris ses propres partisans, à savoir s’il sera candidat à un 4ème mandat, inconstitutionnel, à l’élection présidentielle de 2025, ou s’il consent à choisir un autre candidat du RHDP pour cette élection.
Mais il a royalement ignoré cette question, comme si elle n’était pas d’actualité. Ses partisans qui le veulent à la retraite, tout comme ceux qui souhaitent qu’il se maintienne au pouvoir, sont reçus de ne pas avoir une réponse ce mardi. On voit que le président Alassane Ouattara a le don de jouer avec les nerfs des ivoiriens. C’est donc un sentiment général d’insatisfaction que suscite son discours.
Germain Séhoué