La révision de la liste électorale (RLE) 2024 en Côte d’Ivoire, achevée le 17 novembre, laisse place à de nombreuses polémiques. En un mois, seulement 943 157 nouveaux électeurs ont été inscrits, bien en deçà des 4,5 millions attendus. Malgré une prorogation d’une semaine par la Commission électorale indépendante (CEI), des milliers de citoyens restent exclus du processus, entravés par des délais courts et des formalités administratives complexes.
Face à ces insuffisances, l’ONG Initiatives pour des Élections apaisées en Côte d’Ivoire (ICEA-CI), dirigée par l’honorable Massany Bamba, recommande un « plan de rattrapage consensuel ». Selon cette organisation, un dialogue entre la CEI, le gouvernement et les partis politiques est crucial pour garantir l’inclusion de tous les électeurs potentiels et éviter des tensions lors de l’élection présidentielle de 2025.
Le gouvernement, cependant, a opposé un refus catégorique à toute nouvelle prorogation, affirmant que « la RLE ne peut être prolongée éternellement ». Cette position ferme a suscité des critiques de l’opposition, notamment du PPA-CI et du PDCI-RDA, qui dénoncent des milliers de demandes bloquées, notamment pour les certificats de nationalité et les extraits de naissance.
L’ICEA-CI, tout en saluant les efforts de la CEI pour améliorer le processus par rapport à 2022 (+64 % de primo-votants), souligne la nécessité d’un effort supplémentaire pour garantir une élection présidentielle inclusive et apaisée. Elle invite également le président Alassane Ouattara à user de ses prérogatives constitutionnelles pour favoriser une participation maximale des citoyens.
Dans un climat où les souvenirs des crises passées restent vivaces, cette initiative apparaît essentielle pour consolider la paix et la démocratie en Côte d’Ivoire.
Gahé Koul