En Côte d’Ivoire, le gouvernement projette de modifier l’article 185 de la loi n°2019-574 du Code Pénal. Cette réforme, apparemment anodine, vise à neutraliser les opinions contraires, menaçant ainsi la liberté d’expression garantie par l’article 19 de la Constitution.
Un contexte politique tendu
Cette tentative de réforme intervient dans un contexte préélectoral déjà tendu. La suspicion d’une manœuvre pour museler l’opposition s’intensifie. Me Abdoulaye Méité, avocat de l’État et député, a confirmé cette intention. Lors de son passage sur le plateau de NCI le 9 juin 2024, il a clairement indiqué que la nouvelle disposition viserait ceux qui descendent dans la rue pour réclamer la réinscription de l’ancien président Laurent Gbagbo sur la liste électorale :« Si aujourd’hui, le PPA-CI ou des individus lancent un appel au public à l’effet de contrarier l’Autorité, en solidarité avec Monsieur Laurent Gbagbo, ils tombent sous le coup de l’article 185 nouveau du code pénal ivoirien. »
Implications pour la démocratie
La liberté d’expression est un pilier fondamental de toute démocratie. En restreignant cette liberté, le gouvernement ivoirien risque de compromettre la participation citoyenne et de créer un climat de peur et de répression. Cette réforme pourrait être perçue comme un moyen de réduire au silence les voix discordantes et de renforcer le pouvoir en place.
Un futur incertain
Si cette modification est adoptée, elle pourrait avoir des conséquences graves pour la démocratie en Côte d’Ivoire. La population pourrait se retrouver dans l’impossibilité de s’exprimer librement, exacerbant les tensions et les conflits sociaux. La démarche du gouvernement semble préparer le terrain pour un avenir incertain, où la liberté d’expression et la participation politique sont menacées.
La tentative de modification de l’article 185 du Code Pénal par le gouvernement ivoirien est préoccupante. Elle représente une menace directe pour la liberté d’expression et la démocratie dans le pays. Il est crucial de surveiller cette situation de près et de continuer à défendre les droits fondamentaux des citoyens ivoiriens. La voix du peuple ne doit pas être réduite au silence sous prétexte de réforme quelconque.
Germain Séhoué