Guéi Monsekela Ferdinand est son nom à l’état-civil. Parti de rien, Gédéon de la Tchetchouvah a commencé à prêcher l’Évangile de Jésus-Christ dans les rues.
Petit à petit, il s’est entouré d’une troupe de disciples, de fidèles, et d’un staff toujours élégamment vêtu. Lui-même s’habille comme un prince, avec une chevelure abondante mais soignée.
Son aisance verbale et la clarté de son enseignement, toujours appuyé sur un passage biblique, ont rapidement captivé le public. Grâce à lui, certains passages difficiles de la Bible sont devenus plus accessibles.
Mais ce qui retient l’attention, c’est son audace langagière et l’hilarité qui accompagne souvent ses interventions.
Beaucoup pensent qu’il aurait fait un excellent comédien. Le missionnaire Gédéon de la Tchetchouvah n’a peur de rien. Il excelle dans les débats publics, maîtrisant tellement son sujet que ses adversaires sérieux préfèrent l’éviter plutôt que d’affronter une confrontation théologique.
Son discours théologique est bien connu. Comme pour toute prédication, chacun retient ce qui l’édifie tout en reconnaissant l’imperfection de l’homme.
Le missionnaire Gédéon a rapidement compris l’importance de la communication audiovisuelle et des réseaux sociaux tels que Facebook, YouTube, et TikTok. C’est grâce à ces plateformes qu’il a élargi son audience, touchant des personnes qui découvrent sa pédagogie comique, améliorent leur humeur, et finissent par le suivre. D’autres le considèrent comme un simple amuseur public.
Un jour, il est invité à s’exprimer devant un amphithéâtre plein à l’université. Ce jour-là, j’ai eu des frissons. Je me suis dit : « Il est arrivé là-bas ? Incroyable ! » Son discours, bien qu’il ait tenté de l’intellectualiser, n’était pas impressionnant, mais son audace et sa détermination l’étaient. Gédéon est arrivé à l’université, prêchant l’Évangile devant des étudiants.
Jusqu’où ira-t-il ? Nul ne le sait, mais le missionnaire Gédéon de la Tchetchouvah ne se laisse pas distraire. C’est plutôt lui qui distrait en faisant rire, tout en augmentant sa popularité. Et voilà qu’un jour, il inaugure un grand temple à Abobo, sans tambour ni trompette. Rayonnant de joie, il chante « Le voile est déchiré ». Comment procède-t-il, lui qui disait ne pas prendre de dîme ni ne lève de quête ? On le saura.
Peu de temps après, il inaugure un somptueux palais religieux à Cocody, déjà rempli de fidèles, et il semble même avoir un autre projet en construction à Yamoussoukro. Oui, Gédéon a quitté la rue. Parti de zéro, le voilà désormais dans un palais royal, tel un héros. Sacré Gédéon, félicitations.
Germain Séhoué