Jean-Louis Gasset, le sélectionneur des Eléphants de Côte d’Ivoire, vient de nous faire l’amitié de rendre sa démission après le naufrage de ses poulains face à l’équipe de la Guinée équatoriale (4-0). L’acte qu’il vient de poser au moment où les Ivoiriens sont remontés contre l’humiliation qui les a secoués, a une valeur émotionnelle salvatrice. Il donne là, une leçon de culture démocratique qui est que, quand on échoue, on rend le tablier. Quand on atteint ses limites, on se retire.
Jean-Louis Gasset était censé être l’âme de notre équipe nationale. Mais pour incarner ce rôle, il devrait être, lui-même, une âme forte. Hélas ! au cours du fameux match, il nous a donné de voir le contraire.
On se rappelle cette image des deux mains posées sur la tête, après le premier but encaissé. C’était simplement terrible. Car dans notre Afrique multiséculaire, elle exprime la détresse et l’accablement face à une situation de non-retour. C’est pourquoi elle est l’un des symboles les plus forts du deuil. Comment est-il possible que notre coach » émérite « , après le premier but encaissé nous envoie un tel message subliminal à savoir : c’est foutu ! Nous sommes perdus !
Le coach n’est-il pas au contraire cette force morale qui devrait galvaniser les troupes en les incitant à pousser, pousser, toujours pousser sans jamais baisser les bras ? Mais s’il est le premier à avoir l’âme en deuil, qui va relever et encourager l’équipe ? Non, Jean-Louis Gasset que nous avons vu ce jour-là, était un coach désincarné, qui, lui-même, avait besoin d’une réanimation urgente, d’une retraite même.
C’est pourquoi, félicitations Jean-Louis Gasset ! C’est le meilleur cadeau de cette CAN2023 que vous venez d’offrir aux Ivoirien.
Germain Séhoué