Le coût de l’électricité en Côte d’Ivoire est devenu une préoccupation majeure pour de nombreux Ivoiriens. Les factures d’électricité de la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) sont souvent jugées exorbitantes et ne correspondent pas à la consommation réelle des foyers. Cette situation pousse de nombreux clients à envisager le passage du compteur traditionnel au compteur prépayé. Pourquoi la CIE tient-elle tant à ce changement ?
Pour bien comprendre, nous avons effectué une visite à une base de la CIE à Abidjan. Et le monde que nous avons vu, candidat résigné au compteur prépayé, avec chacun une facture au montant salé qu’il ne comprend pas, montre que la situation est grave.
Et ce que nous avons compris, c’est que la CIE veut forcer subtilement ses client à virer au prépayé. Parlons-en ! Mais avant d’aller loin, il est important de définir certains termes.
Le compteur à facture fonctionne de manière classique : la consommation d’électricité est mesurée, puis facturée mensuellement ou tous les deux mois. En revanche, le compteur prépayé nécessite que le client achète des unités d’électricité à l’avance, qu’il consomme ensuite progressivement.
Le passage au système prépayé présente plusieurs avantages pour la CIE, c’est pourquoi, elle pousse ses clients dans le dos. D’abord, il élimine les coûts de recouvrement de créances. Avec le prépayé, la CIE n’a plus à se soucier des impayés, car les clients payent avant de consommer (donc pas de risques de créances impayées). Cela améliore la trésorerie de l’entreprise et réduit les frais administratifs liés au suivi des paiements. Le prépayé diminue les fraudes et les erreurs de relevé de consommation. Ce système facilite la gestion des clients, car il automatise la facturation et élimine les erreurs humaines. Plus besoin de gestion des dettes ou de suivis prolongés pour les paiements en retard. De même, il encourage à l’économie d’énergie.
Le prépayé induit la réduction des interventions sur le terrain. Il y a moins de visites sur le terrain pour relever les compteurs et couper l’électricité en cas de non-paiement, donc moins de coûts opérationnels et logistiques. Et voici la CIE qui accède à la transparence et à la prévisibilité de ses revenus, c’est-à-dire une planification budgétaire et des investissements futurs.
Mais, il y a aussi un autre aspect : la réduction des conflits avec les clients : palabre est terminé ! Les litiges liés aux factures élevées ou aux erreurs de relevé sont réduits, même si la CIE toujours continuer ses manœuvres sur la consommation déjà payée.
Cependant, cette transition forcée par la CIE est perçue comme une exploitation des clients. Les factures actuelles, jugées injustifiées, servent à pousser donc les clients vers le prépayé. En effet, face à des montants incompréhensibles, les clients sont tentés de passer au prépayé, espérant une meilleure gestion de leur consommation et des coûts plus transparents. Ce passage impose aussi des frais supplémentaires pour le changement de compteur, ajoutant une charge financière aux consommateurs déjà mécontents.
Les agents de la CIE se réjouissent de cette situation car elle simplifie leur travail et améliore la rentabilité de l’entreprise. Toutefois, pour les clients, cette transition est synonyme de frustration et de dépenses accrues.
En conclusion, la CIE privilégie le système prépayé pour ses avantages financiers et administratifs, malgré les inconvénients pour les consommateurs. La compagnie profite de la confusion et de l’insatisfaction générées par les factures élevées pour inciter au changement de compteur.
Voilà comment la CIE force ses clients à passer au prépayé en Côte d’Ivoire.
Germain Séhoué