La Parole de Jésus demeure d’actualité : « La moisson est grande, mais les ouvriers sont peu nombreux » (Matthieu 9:37). Cette vérité prend une dimension encore plus dramatique lorsqu’on observe comment la maladie vient affaiblir ou neutraliser des fidèles pourtant disposés à servir Dieu avec zèle. Loin d’être une simple épreuve individuelle, la maladie porte un poids collectif sur l’avancée de l’œuvre du Seigneur.
1. Un frein à la disponibilité des ouvriers
Un chrétien en bonne santé est une force pour l’Église : il peut visiter, enseigner, prêcher, soutenir matériellement ou moralement l’œuvre. Mais quand la maladie l’immobilise, son potentiel se trouve limité. Ce n’est pas seulement sa personne qui souffre, mais aussi l’Église qui perd un ouvrier actif. Paul lui-même en a fait l’expérience en parlant d’Épaphrodite, son compagnon d’œuvre tombé malade « tout près de la mort » (Philippiens 2:27). L’absence temporaire ou prolongée d’un tel serviteur ralentit la dynamique missionnaire.
2. Une fragilisation de la communauté
La maladie ne touche pas seulement l’individu : elle crée une charge pour la communauté. Au lieu d’être mobilisés vers l’évangélisation, certains frères et sœurs doivent consacrer temps et ressources à soigner, assister ou encourager le malade. Si cet élan de solidarité est biblique et nécessaire, il détourne malgré tout une partie des forces de la mission principale. Ainsi, la faiblesse de quelques-uns pèse sur la vigueur collective.
3. Une attaque contre la vision divine
Satan, ennemi de l’œuvre de Dieu, utilise la maladie comme un instrument de découragement. Combien de ministères prometteurs se sont ralentis parce que le porteur de la vision était cloué par la souffrance physique ! Quand un fidèle ardent, capable de porter loin la semence de l’Évangile, se retrouve réduit au silence par la douleur, c’est comme si une lampe brillante était voilée. Cela met en évidence l’urgence de prier non seulement pour l’expansion de l’œuvre, mais aussi pour la protection et la santé des ouvriers.
4. Le paradoxe de la faiblesse féconde
Cependant, la maladie n’a pas toujours le dernier mot. Dieu peut transformer la faiblesse en témoignage. Paul affirmait : « Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2 Corinthiens 12:10). Ainsi, même alité, un fidèle peut être un puissant intercesseur, un témoin de patience et de foi, ou une source d’inspiration pour l’Église. La maladie réduit la force visible, mais peut accroître la fécondité spirituelle.
En conclusion, la maladie des fidèles prêts à servir est un coup dur pour l’œuvre de Dieu, car elle accentue le manque d’ouvriers déjà criant. Mais cette réalité appelle l’Église à deux attitudes : prier avec ferveur pour la santé et la persévérance de ses membres et valoriser le service des malades eux-mêmes, qui, même diminués physiquement, peuvent contribuer spirituellement à la moisson.
Suzanne Assalé



































