À quatre mois de la présidentielle ivoirienne de 2025, le flou entretenu par le président Alassane Ouattara sur sa candidature pose problème. Officiellement, le RHDP, parti au pouvoir, ne dispose d’aucun autre candidat déclaré. Le deuxième congrès ordinaire l’a choisi. Pourtant, le concerné, qui a déjà exercé trois mandats controversés, notamment celui de 2020, anticonstitutionnel, affirme qu’il « réfléchit encore » et se prononcera « après de mûres réflexions ». Cette posture interroge.
À ce niveau de responsabilité et à si peu de temps du scrutin, peut-on encore hésiter ? Peut-on croire à une réelle incertitude de la part d’un homme aussi calculateur que déterminé ? En réalité, cette mise en scène ressemble à une stratégie politique : tester l’opinion, observer les rapports de force, temporiser face aux critiques internes et internationales. Mais elle révèle aussi un malaise.
Refuser de clarifier ses intentions alors qu’aucune alternative crédible n’est préparée au sein de son propre parti, malgré la demi-douzaine, dénote un déficit démocratique. Pire, cela installe un climat d’instabilité et de méfiance dans une société qui aspire à la clarté, à la relève, à la paix. En démocratie, la transparence électorale commence par la lisibilité des candidatures. Quand celle du chef sortant devient une énigme, voire une menace latente, la République s’égare.
La Côte d’Ivoire mérite mieux qu’un suspense surjoué. Le peuple a besoin de vérités, pas de tergiversations. Et briguer un 4e mandat signifierait que le RHDP est en conflit la loi. Comme l’ont expliqué les ministre Cissé Bacongo et Jean Sansan Kambilé.
Germain Séhoué