Au cours de Tribune du PPA-CI No 37, le Dr Justin Katinan Koné, président du Conseil stratégique et politique du Parti de Laurent q⁶Gbagbo, sonne une alerte sérieuse sur un piège souvent sous-estimé : la dette publique. À travers une analyse comparative entre la Grèce (2015-2019) et le Sénégal post-2024, il attire l’attention sur un obstacle majeur aux aspirations révolutionnaires et souverainistes des peuples africains : l’héritage économique caché, dominé par l’endettement.

Le parallèle entre la Grèce d’Aléxis Tsipras et le Sénégal d’Ousmane Sonko révèle un scénario redouté. À Athènes, le peuple avait espéré une libération du joug de l’austérité imposée par la “Troïka”. Mais une dette massive et une économie affaiblie ont fini par piéger le gouvernement Syriza, incapable de concrétiser ses ambitions. Résultat : la droite revint au pouvoir, laissant l’espoir en ruine. À Dakar, les premières révélations du passif légué par le régime de Macky Sall indiquent que le Sénégal pourrait subir le même sort, malgré la volonté manifeste de rupture du PASTEF.

Cette mise en garde vaut aussi pour la Côte d’Ivoire. Le Dr Katinan Koné interroge : quel est le niveau réel de l’endettement ivoirien ? Si l’on suit la logique de développement par l’endettement adoptée depuis plus d’une décennie, notamment à travers des projets d’infrastructures financés à taux élevés, le pays pourrait bien hériter d’une bombe économique à retardement. Or, tout projet politique révolutionnaire, y compris celui porté par le PPA-CI de Laurent Gbagbo, risque d’être neutralisé par l’exigence de remboursement de cette dette.
Le message est clair : sans transparence sur les finances publiques et une réflexion sur des modèles économiques alternatifs, toute alternance pourrait échouer avant même de commencer. La dette devient alors une arme néocoloniale silencieuse, capable de réduire à néant les efforts de transformation sociale, politique et économique. D’où l’appel du Dr Katinan Koné à une vigilance politique accrue et à une anticipation stratégique dans les pays africains qui aspirent à un véritable changement.
G.S.