Le prétendu braquage de la BCEAO : Mythe ou réalité?
Koné Katinan, président du Conseil stratégique et politique du PPA-Ci, vient de soulever, au cours de la 24e édition de la Tribune du PPA-CI, des questions importantes concernant ce qu’il appelle « Le Faux Braquage de la BCEAO ». Ces affirmations méritent un examen approfondi.
La BCEAO et les Banques commerciales : Pas de braquage
Koné Katinan a été clair. Les déclarations des responsables de la BCEAO et des banques commerciales, dans le cadre des enquêtes sur les prétendus vols à main armée de la BCEAO, sont catégoriques : il n’y a jamais eu de braquage à la BCEAO, du moins pas pendant la période de réquisition. Les témoignages du Directeur national de la BCEAO et de certains directeurs de banques commerciales sont unanimes à cet égard. De plus, la réponse du ministre de l’économie et des finances à une requête de la Cour des Comptes en 2015 confirme cette position.
Selon l’ancien ministre Koné Katinan, M. Aman Ayayé Jean-Baptiste, représentant de la BCEAO, a affirmé lors de son interrogatoire qu’aucun vol à main armée n’a eu lieu à la BCEAO pendant la période en question. De même, M. Dogoni Souleymane, directeur général de la Banque de l’Habitat de la Côte d’Ivoire, a souligné, selon Koné Katinan, que les fonds utilisés pour payer les salaires provenaient du Trésor public et non de la BCEAO.
Les Preuves Tangibles : Témoignages et Dépositions
Selon Koné Katinan, la réponse du gouvernement ivoirien à une requête de la BCEAO sur certains comptes du Trésor Public confirme que les fonds utilisés pour payer les salaires étaient bien ceux du Trésor public. De plus, les 200 millions d’euros octroyés par la France au gouvernement ivoirien après avril 2011 n’ont pas été utilisés pour payer des salaires déjà réglés.
La condamnation du Président Laurent Gbagbo à 20 ans de prison et à payer 329 milliards de FCFA de dommages et intérêts offre, selon Koné Katinan, une issue comptable à l’utilisation non élucidée des 200 millions d’euros. Cette décision politique du gouvernement permet de transférer le montant inscrit au débit du compte 470 sur le crédit d’un compte de gestion définitif, créant ainsi un débiteur fictif.
En conclusion, les révélations de Koné Katinan remettent en question le récit officiel du prétendu braquage de la BCEAO. Les preuves tangibles et les témoignages recueillis démontrent que les fonds utilisés ne provenaient pas de la BCEAO mais du Trésor public. Ces révélations soulèvent des interrogations sur la condamnation du Président Laurent Gbagbo et mettent en lumière les enjeux politiques et comptables entourant cette affaire.
GS