Le maître des lieux a tranché. Il s’appelle Ibrahim Coulibaly Kuibiert, président de la Commission électorale indépendante (CEI). Il déclare le processus électoral bouclé. Il a parlé. Il n’y aura pas de nouvelle révision électorale avant le scrutin d’octobre 2025. Il n’y aura pas d’audit de la liste électorale. Peu importent les nombreuses irrégularités dénoncées. Rien de ce que l’opposition réclame ne sera accordé. Il promet des élections crédibles. Avec ça ! Des élections inclusives ? Allah n’est pas obligé. La parole de l’opposition ? Aucune importance ! Ce n’est pas la parole de la Rue Lepic. D’ailleurs, la liste électorale définitive sera publiée ce mercredi 4 juin 2025. Et tant pis si Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Guillaume Soro et Blé Goudé n’y figurent pas.

Pourquoi devraient-ils y être ? En quoi seraient-ils concernés par la politique ivoirienne ? Quelles puissances coalisées les auraient mandatés pour administrer la Côte d’Ivoire ? Qu’ils continuent de rêver. La liste définitive, connue ce 4 juin. Quant à ceux qui se sont déclarés candidats à la présidentielle sans être inscrits sur ladite liste, on verra bien par où ils passeront pour inquiéter le candidat — pas encore déclaré — du RHDP ! Ici, c’est le RHDP qui fait la loi. Les candidatures seront reçues dès juillet 2025.

L’opposition s’insurge mais le pouvoir reste muet. Enjeux cruciaux pour 2025.
Que peut faire l’opposition ? Que peut-elle face aux gbaka verts déjà prêts, aux dozos en mission aux quatre coins du pays, aux microbes au repos, aux FACI en alerte, à la CEI et au Conseil constitutionnel aux ordres ? Rien ! C’est la sourde oreille gouvernementale face à l’opposition ivoirienne.

Pour Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, Coulibaly Kuibiert a été clair : leur problème peut se régler. Il est politique. Mais le chef de l’État, Alassane Ouattara, président du RHDP, sûr de son affaire, ne dit mot. Pas envie de domestiquer la décision de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. A travers son Coulibaly Kuibiert, le levier du processus danse, pour un quatrième mandat en embuscade. Le scrutin d’octobre aura-t-il lieu avec tant de surdité gouvernementale ? Telle est l’ambiance chez nous, en Côte d’Ivoire. Dieu nous garde.
Germain Séhoué