Guillaume Soro Brise le Silence: Retour Imminent en Côte d’Ivoire
L’Annonce Solennelle:
Dans une vidéo poignante datant du 12 novembre 2023, Guillaume Soro, ancien Premier ministre et président de Générations des peuples solidaires (GPS), a déclaré mettre fin à son exil et annoncé son retour en Côte d’Ivoire. Arborant le drapeau ivoirien en toile de fond, il a dénoncé une traque internationale incessante de la part du régime Ouattara, l’accusant de ne lui laisser aucun répit, que ce soit en France, en Belgique, à Dubai, en Turquie ou ailleurs.
Les Lieux d’Exil:
Soro a souligné dans son discours solennel que chaque refuge trouvé a été suivi d’une demande d’arrestation et d’extradition de la part du gouvernement ivoirien. La récente tentative d’arrestation à Istanbul a renforcé sa conviction que le seul lieu de repos paisible que le régime lui réserve est le cimetière. S’exprimant comme un chef d’État, il a déclaré : « Je revendique mon droit légitime à la vie et je n’irai pas plus loin dans mon exil. »
Droit à la Vie:
L’annonce de la fin de son exil soulève des questions intrigantes. Soro déclare qu’il met fin à son exil « ici et maintenant », laissant entendre qu’il pourrait déjà être en Côte d’Ivoire. Les spéculations sur son emplacement récent au Mali suggèrent des arrangements avec les régimes militaires de la CEDEAO pour faciliter son retour.
La déclaration de Soro résonne comme une réponse directe à la traque orchestrée pour le faire revenir en Côte d’Ivoire. Il exprime sa lassitude de fuir et affirme son droit à vivre sur sa terre ancestrale. Est-ce une déclaration de guerre, une provocation?
Cette annonce marque un tournant dans la saga de l’exil de Guillaume Soro, faisant de lui un acteur direct de son retour. Reste à savoir comment le gouvernement et la population réagiront à cette annonce inattendue. La politique ivoirienne retient son souffle alors que Soro, fatigué de courir, s’apprête à rentrer chez lui. Ci-dessous son discours intégral.
Germain Séhoué
Déclaration de M. Guillaume Kigbafori Soro suite à la tentative de kidnapping à l’aéroport international d’Istanbul
Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,
Me voici donc devant vous, grâce à la magie de la technologie. Et rassurez-vous, je me porte bien.
Vous l’avez appris.
- Ouattara a tenté de m’arrêter à l’aéroport d’Istanbul et de m’extrader, par la procédure d’urgence, en Côte d’Ivoire le 03 novembre dernier. Ceci n’est pas discutable.
Depuis ces cinq longues années, son obsession forcenée à me mettre aux arrêts ne s’est jamais flétrie. Pis, elle s’est aggravée.
Après m’avoir fait condamner par une justice émasculée et aux ordres, successivement à 20 ans et à perpétuité, il a entrepris de déclencher contre moi une féroce chasse internationale à l’homme, en dépit des décisions de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, qui a annulé toutes les poursuites contre moi, parce qu’elles étaient, vous le savez bien, politiquement motivées. Sachez-le : dans cette affaire, il ne s’est jamais agi de justice. Mais plutôt de perfidie.
En effet, déjà dans le courant de l’année 2020, précisément au mois de novembre, il a exigé de la France où je résidais mon arrestation et mon extradition. Paris, comme vous le savez, a décidé de m’interdire son territoire.
Du 14 au 18 février 2022, Alassane Ouattara a effectué une visite officielle en Belgique avec, parmi ses priorités, l’obtention de mon arrestation. Il a expressément exigé que le visa Schengen que je détenais ne soit pas renouvelé. Il a insisté auprès du gouvernement belge pour que ce pays ne me délivre aucun document administratif qui m’aurait permis d’y résider légalement. Ceci aussi est incontestable.
Ceci m’a contraint à emprunter une autre destination pour mon exil.
En janvier 2022, je me suis installé à Dubaï. Le 23 décembre de la même année, recevant les lettres de créance de l’ambassadeur des Émirats Arabes Unis, il en a profité pour réclamer mon arrestation et mon extradition en Côte d’Ivoire. Ceci ne se discute pas non plus.
Informé, j’ai dû me résoudre, la mort dans l’âme, à nouveau, à prendre le pénible chemin de l’exil, m’enfonçant toujours plus loin dans les confins du continent asiatique.
Chers Compatriotes,
La dernière tentative d’arrestation opérée à Istanbul démontre, si besoin en était, que le seul lieu de repos paisible que me souhaite M. Ouattara est bien le cimetière. Est-ce le lieu auquel on destine son bienfaiteur, celui qu’on affublait du « c’est mon fils »?
Non.
Je revendique le droit légitime à la vie.
Et je n’irai pas plus loin dans mon exil.
Je refuse d’être un fugitif, d’autant plus que, devant Dieu et les hommes, je ne suis coupable d’aucun forfait qui mériterait un tel châtiment.
C’est pourquoi, ici et maintenant, j’annonce qu’à partir d’aujourd’hui, je mets fin à mon exil.
Car il m’est pénible de vivre loin de ma terre ancestrale et natale d’Afrique,
Car je veux vivre dans la quiétude avec ma famille, mes proches et ceux que je chéris le plus.
Car je veux pouvoir contribuer à la réconciliation des fils et des filles de mon pays et apporter ma pierre à l’édification de la paix et de la concorde entre les peuples d’Afrique.
Vive la Côte d’Ivoire.
Je vous remercie.
Guillaume Kigbafori SORO
− Ancien Premier ministre (2007-2012)
− Ancien président de l’Assemblée nationale ( 2012-2019)