À Maminigui, localité située à dix kilomètres de Gohitafla dans la sous-préfecture éponyme, la journée du vendredi 11 juillet 2025 a revêtu un caractère aussi solennel qu’émouvant. En déplacement dans cette bourgade du centre-ouest de la Côte d’Ivoire, le Ministre Hubert Oulaye Marc-Arthur, deuxième vice-président du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), y a conduit une délégation pour saluer la mémoire d’un fils du village, feu Youan Bi Angenor. Ce dernier, militant engagé du PPA-CI, est décédé dans des circonstances douloureuses, à quelques jours à peine de la disparition de sa sœur. Une double tragédie familiale que le parti fondé par Laurent Gbagbo n’a ni oubliée ni banalisée. Dès son arrivée, Hubert Oulaye a reçu un accueil à la hauteur de son rang, mais surtout de l’attachement du peuple gouro à l’homme dont il est le messager, le Président Laurent Gbagbo. C’est en effet au rythme d’une chanson traditionnelle interprétée par les femmes du village que le cortège a été reçu, dans une ferveur rare et une ambiance chargée de symboles. En langue gouro, les voix s’unissent pour chanter : « Le représentant du Président Laurent Gbagbo est avec nous. Laurent Gbagbo est considéré comme notre Seigneur Jésus. Il est incomparable, unique en son genre. Il nous a permis d’être indépendants. Nous sommes en joie, la présence de son collaborateur nous réjouit. »
La force de ces paroles ne tient pas seulement à leur ferveur, mais surtout à la place singulière que Laurent Gbagbo occupe encore dans l’imaginaire collectif de régions longtemps restées fidèles à son combat. En lui prêtant une stature presque christique, les femmes de Maminigui ont exprimé à leur manière une allégeance inébranlable, transmise à travers les générations, malgré les soubresauts de la politique nationale. Et en accueillant ainsi son envoyé spécial, elles ont voulu signifier que la mémoire ne meurt jamais dans les cœurs fidèles.
Prenant la parole à son tour, Hubert Oulaye n’a pas tardé à établir le lien entre cette ferveur populaire et le sens profond de sa présence. S’adressant avec humilité et solennité à l’assistance, il a d’abord délivré un message venu du plus haut sommet de son parti : « Je vous salue au nom du Président Laurent Gbagbo. Le Président Laurent Gbagbo se porte très bien. Il dit qu’il pense à vous et compte sur vous. » Mais si la visite avait des airs de retrouvailles, elle s’inscrivait aussi dans un devoir de mémoire. Car l’objectif premier de ce déplacement était de rendre hommage à feu Youan Bi Angenor, militant de première ligne du PPA-CI, décédé sans que le parti ait pu, jusque-là, présenter officiellement ses condoléances à ses proches.
Le professeur Oulaye l’a reconnu avec une grande sincérité : « Nous n’avons pas eu le temps de venir vous dire yako. Abidjan, le PPA-CI lui a rendu hommage. Je ne peux pas être à Gohitafla sans venir saluer ses parents. » C’est donc un acte réparateur que venait poser ici l’émissaire de Gbagbo, dans la tradition de solidarité et de reconnaissance qui fonde les valeurs du parti. Il a évoqué la loyauté et l’engagement sans faille de celui qu’il qualifie de « fils du Président Laurent Gbagbo » : « Il était dans le combat lorsqu’il a perdu un de ses parents, sa sœur. Et dans le même temps, il est aussi décédé. (…) Je dis à son père et à sa mère : leur fils n’est pas là, c’est la volonté de Dieu. Mais le parti de Laurent Gbagbo… son nom est écrit en lettres d’or dans le cahier du PPA-CI. » Ces mots, prononcés dans un silence religieux, ont eu pour effet de raviver les souvenirs, certes douloureux, mais porteurs d’un message puissant : celui d’une fidélité récompensée par l’estime éternelle d’un parti qui refuse d’oublier ses soldats tombés. Hubert Oulaye a, en guise de reconnaissance, fait un don aux parents du défunt. Un geste à forte charge symbolique, qui a profondément ému les bénéficiaires.
La scène a été poignante. La mère du défunt, incapable de contenir son émotion, a éclaté en sanglots. Elle n’a pas pris la parole, mais ses larmes ont suffi à dire ce que les mots ne pouvaient exprimer. Ce don, au-delà de son aspect matériel, était la preuve que son fils n’était pas mort pour rien, qu’il comptait encore, et qu’il continuerait de compter, dans la grande mémoire du PPA-CI. Son nom, comme l’a affirmé le ministre, est inscrit dans « le cahier du PPA-CI », une métaphore forte, lourde de sens dans un parti où l’histoire s’écrit aussi dans les silences des disparus. La visite d’Hubert Oulaye à Maminigui aura donc été bien plus qu’une cérémonie de condoléances. Elle s’inscrit dans une dynamique politique où l’humain n’est jamais relégué derrière les stratégies électorales. En rappelant que le Président Laurent Gbagbo « pense à vous et compte sur vous », le vice-président du PPA-CI a planté les graines d’un avenir qui se construit sur les ruines d’un passé douloureux, mais partagé. Et dans cette Côte d’Ivoire en pleine recomposition politique, cette parole humaine vaut tous les discours de tribune. À Maminigui, en tout cas, ce vendredi 11 juillet 2025, le message est passé : les morts du combat ne sont pas oubliés, et les vivants sont invités à poursuivre leur œuvre avec dignité.
SG































