Piège du pouvoir ? Le gouvernement sénégalais a annoncé aujourd’hui la dissolution du parti politique Pastef, dirigé par l’opposant Ousmane Sonko. Cette décision intervient quelques heures seulement après l’inculpation de Sonko et son placement en détention pour « appels à l’insurrection et complot » contre l’État. Antoine Diome, ministre de l’Intérieur, a justifié cette mesure par les appels fréquents du parti à des « mouvements insurrectionnels ». Qui auraient entraîné la mort de nombreuses personnes en mars 2021 et juin 2023. Pour le ministre, ces agissements représentent un sérieux manquement aux obligations des partis politiques.
L’inculpation d’Ousmane Sonko, candidat potentiel à la présidentielle de 2024, constitue sa troisième procédure judiciaire en cours. Sonko a déjà été condamné à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse » dans une affaire impliquant la masseuse Adji Sarr. Des événements qui ont déclenché des émeutes meurtrières. Il a également écopé de six mois de prison avec sursis pour diffamation. Bien que ces verdicts puissent remettre en question son éligibilité, l’opposant n’a pas encore épuisé tous ses recours devant la Cour suprême.
Cette situation juridique complexe pourrait affecter considérablement la participation d’Ousmane Sonko à l’élection présidentielle de février 2024. La dissolution de son parti et ses précédentes condamnations jettent un voile d’incertitude sur son avenir politique et suscitent des interrogations quant à l’avenir du pays. L’élection présidentielle sénégalaise est désormais placée sous les projecteurs. Et l’avenir politique du Sénégal reste incertain face à ces développements majeurs.
Rosine Manso