Le 11 juin 2024, le Professeur Kouakou Koffi, Président de l’Université Alassane Ouattara de Bouaké, a annoncé par une note d’information le lancement des cérémonies d’hommage au Chef de l’État. Cet événement se tiendra le 15 juin 2024, sous le patronage du ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Cette directive a suscité de nombreuses interrogations sur l’avenir de notre système universitaire.
Les universités, de temples du savoir à outils politiques
Les universités ivoiriennes, autrefois perçues comme des temples du savoir, semblent désormais devenir des instruments politiques. L’instruction du Professeur Kouakou invite les Vice-présidents, Directeurs Centraux, Directeurs d’UFR, Centres, Instituts, Chaires, et Chefs de Service à prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer le succès de cet événement. Cette démarche soulève des préoccupations quant à la priorité donnée aux activités académiques versus les cérémonies politiques.
Un paradoxe alarmant
Il est paradoxal de constater que, dans un contexte où l’éducation devrait être au centre des préoccupations, les ressources et les énergies sont détournées vers des hommages politiques. Alors que les étudiants et les enseignants devraient se concentrer sur l’amélioration des conditions d’apprentissage et de recherche, ils se retrouvent impliqués dans des activités qui ne relèvent pas de leur mission première.
Où va notre chère Côte d’Ivoire? Que devient le système universitaire ivoirien ? Les récentes directives posent la question de savoir si nos institutions d’enseignement supérieur peuvent encore se consacrer pleinement à leur rôle éducatif et scientifique. Nos universités sont-elles toujours des lieux où le savoir prime sur toute autre considération ?
Réinventer l’université ivoirienne
On le comprend, depuis que les terroristes ont attaqué la Côte d’Ivoire, la politique a eu son Baccalauréat avec mention et qu’il est temps qu’elle entre à l’université. Mais, tout de même !
Pour assurer un avenir meilleur, il est crucial de recentrer nos priorités sur l’éducation et la recherche. Les universités doivent redevenir des espaces où la quête de la connaissance et l’innovation scientifique sont les seules priorités. Il est impératif que les autorités académiques et politiques collaborent pour refondre un système qui valorise et renforce l’excellence académique.
La situation actuelle appelle à une réflexion profonde et à des actions concrètes pour redresser notre système universitaire. L’avenir de la Côte d’Ivoire dépend de la qualité de son éducation supérieure, et il est essentiel de protéger cette institution des dérives politiques pour le bien des générations futures.
Germain Séhoué