À la 37e Tribune du PPA-CI, le 22 mai 2025 à Abidjan, Dr Justin Katinan Koné a lancé un appel vibrant à la vigilance. S’appuyant sur la situation sénégalaise post-électorale, il livre une leçon magistrale de résistance économique. Parce que le cas sénégalais semble un véritable miroir pour Abidjan.

La révélation de Justin Katinan Koné est sans concession. L’élection de Bassirou Diomaye Faye, le 24 mars 2024, rappelle-t-il, a été saluée comme un tournant panafricain. Mais, une fois au pouvoir, son gouvernement découvre une dette publique volontairement sous-estimée par le régime précédent. Le rapport de la Cour des Comptes sénégalaise, confirmé par le FMI, révèle un trou de 4 200 milliards FCFA dissimulés. Ce subterfuge comptable place le pays au bord du gouffre budgétaire. L’on comprendra que la dette publique peut être une arme politique.

Ce cas sénégalais illustre crûment comment la dette devient une entrave à l’émancipation. Le nouveau régime, bien que porté par une volonté populaire claire, se retrouve muselé par des chiffres falsifiés. Résultat : sanctions financières, dégradation de la note souveraine et suspension d’aides du FMI.
En révélant tout cela, Dr Justin Katinan Koné craint que la Côte d’Ivoire ne soit sur le même chemin de la noyade.

C’est pourquoi, il ne se contente pas de commenter. Il prévient : la Côte d’Ivoire, sous le RHDP, pourrait bien laisser le même héritage toxique. Le manque de transparence budgétaire, la surévaluation de la croissance, ou encore la dette masquée sont autant de signaux inquiétants que redoute le PPA-CI.

C’est pourquoi, cette tribune se révèle être un outil de veille citoyenne. Elle pose une question centrale : peut-on bâtir une souveraineté réelle avec des comptes publics trafiqués ? Le parallèle ivoirien avec le Sénégal ne doit pas être ignoré. C’est un avertissement lucide pour l’avenir, une alerte salutaire.
Germain Séhoué