Les événements de 2011 en Côte d’Ivoire continuent de susciter des frustrations, notamment en ce qui concerne les braquages des banques qui ont eu lieu à cette période. Laurent Gbagbo est accusé d’avoir braqué la BCEAO et frappé de 20 ans de prison, sans mandat de dépôt. Et Cissé Bacongo, Secrétaire exécutif du RHDP soutient que c’est la responsabilité de Gbagbo, en tant que chef dont répondent les éléments coupables, qui est engagée. Sinon, on n’a pas vu, selon lui, Gbagbo accroupi en train de prendre l’argent. Mais cela, en vérité, ne vise qu’à écarter un adversaire redoutable de la course à la présidence en 2025.
Car selon le ministre Justin Koné Katinan, « la deuxième information importante de la déposition du sieur Aman Ayayé Jean-Baptiste, la BCEAO a effectué un inventaire pour connaître le montant total des sommes qui en ont été retirées 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗹𝗲 𝗰𝗼𝗺𝗽𝘁𝗲 𝗱𝗲 𝗹’𝗘𝘁𝗮𝘁 𝗱𝗲 𝗖𝗼̂𝘁𝗲 𝗱’𝗜𝘃𝗼𝗶𝗿𝗲. Non seulement monsieur Aman Ayayé dit clairement que l’argent utilisé pendant cette période appartient à l’Etat et non à la BCEAO, mais mieux, il indique clairement qu’un inventaire des opérations menées pendant cette période a été fait. Cet inventaire est déterminant pour la manifestation de la vérité. » Or, en termes de responsabilités dont parle Cissé Bacongo, un autre témoignage devant la justice met en lumière les possibles responsabilités des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), au service du camp d’Alassane Ouattara, dans ces actes de pillage.
Le témoignage de monsieur Hyacinthe Kouakou OKOU, directeur général adjoint de la Caisse Nationale des caisses d’épargne (CNCE) révèle que l’agence centrale de la CNCE et plusieurs points de service ont été attaqués par des pilleurs et des forces armées le 19 avril 2011. Or, Gbagbo est arrêté depuis le 11 avril 2011 pour le compte d’Alassane Ouattara. Ces forces étaient identifiées comme appartenant aux FRCI. La situation de crise a rendu impossible la sécurisation des fonds sur place, entraînant des pertes financières considérables pour la CNCE, évaluées à plus de 2 milliards de francs CFA.
Dans ces conditions, les FRCI étant la création et sous la responsabilité d’Alassane Ouattara, que préconise Cissé Bacongo ? En principe et pour l’équité, le chef de l’Etat Alassane devrait avoir sa part de 20 ans puisque ce sont ses hommes qui été formellement identifiés sur le théâtre des braquages.
OKOU a également révélé que des fonds destinés au paiement des salaires des fonctionnaires pour le mois de février 2011 avaient été prélevés sur la réserve de Trésor, conformément à un accord avec la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Cependant, tous les fonds n’ont pas été remboursés, certains ayant été spoliés par les FRCI lors des événements de 2011. Encore les FRCI !
Voilà la responsabilité des FRCI établie dans les braquages des banques en 2011. Tout le monde le sait : les banques concernées, la justice, le pouvoir Ouattara, la Communauté internationale. Mais par méchanceté ou par peur, on s’acharne sur Laurent Gbagbo. Que fait-on des témoignages des dirigeants des banques, des actions des FRCI et des pertes financières considérables ? Que dit Cissé Bancongo des témoignages des dirigeants des banques, des actions des FRCI face à ces pertes financières considérables ? Qui assume la responsabilité des actes des FRCI ?
Germain Séhoué
Source : Témoignage de Justin Katinan Koné, ancien ministre délégué, chargé du Budget : « 𝗟𝗔 𝗥𝗜𝗗𝗜𝗖𝗨𝗟𝗘 𝗔𝗙𝗙𝗔𝗜𝗥𝗘 𝗗𝗜𝗧𝗘 𝗗𝗨 « 𝗩𝗢𝗟 𝗔 𝗟𝗔 𝗕𝗖𝗘𝗔𝗢 𝗘𝗧 𝗗𝗔𝗡𝗦 𝗟𝗘𝗦 𝗕𝗔𝗡𝗤𝗨𝗘𝗦 𝗖𝗢𝗠𝗠𝗘𝗥𝗖𝗜𝗔𝗟𝗘𝗦 »