J’avoue que je ne comprends pas Dr Boga Sako. J’ai attendu un moment, mais je ne le comprends pas. Le mardi 5 septembre 2023 à Cocody, après les municipales et les régionales du 2 septembre, en tant que président de FIDHOP, il soutient ceci devant la presse, comme le ferait le porte-parole officiel du Gouvernement de Côte d’Ivoire :
« Les bénévoles de l’OIDE (Observateurs indépendants des élections) ont certes reçu des alertes de tentatives de fraude, mais aucune fraude n’a été formellement détectée. La fraude ne saurait être brandie pour justifier des échecs pourtant prévisibles. Dans bien des cas, des candidats de l’opposition se sentant en difficulté, ont tenté de se réfugier derrière une fraude imaginaire. Pire, il y en a qui ont tenté de manipuler l’opinion. Les observateurs de l’OIDE l’ont constaté à Gagnoa et à Yopougon. »
Mais, une fois en France, le président de Fondation ivoirienne pour l’observation et la surveillance des droits de l’homme et de la vie politique (FIDHOP) adresse une lettre ouverte au président de la République Alassane Ouattara, où il recommande la refondation de la Commission électorale indépendante (CEI) et le toilettage de la liste électorale. Il déclare : « Pour éviter une autre crise post-électorale en 2025, la FIDHOP recommande : que la CEI soit totalement, mais profondément reformée pour n’être principalement conduite par des personnalités issues de la société civile… » ; « que les listes électorales soient profondément auditées, toilettées et régulièrement mises à jour en 2024 et mais également en 2025 avant l’élection présidentielle, de sorte que les vainqueurs des futures élections soient irréprochables dans l’ensemble… »
Alors, on est en droit de demander au Dr Boga Sako à quel jeu il joue. Au sortir des municipales et régionales 2023, il soutient en tant qu’observateur que « Les bénévoles de l’OIDE (Observateurs indépendants des élections) ont certes reçu des alertes de tentatives de fraude, mais aucune fraude n’a été formellement détectée », non ? Alors si tout s’est bien passé et qu’il n’y a pas eu l’ombre d’une fraude, que reproche-t-il maintenant à la CEI et à la liste électorale pour recommander leur refonte et audit ? Les vainqueurs des municipales et régionales ne sont donc pas irréprochables dans l’ensemble, alors, contrairement à ce qu’il a déclaré ? Qu’est-ce qu’il leur reproche puisqu’il était persuadé qu’il n’y avait pas eu de fraude ? Pourquoi, après avoir fini de condamner l’opposition à Abidjan, il va à Paris pour insinuer que la CEI et la liste électorale risquent de donner à la Côte d’Ivoire « une autre crise post-électorale en 2025 » ? Sur la base de quoi fait-il ces recommandations qu’il n’avait pas considérées le 5 septembre lors de son rapport d’observation de ces élections ? A quel jeu joue Dr Boga Sako Gervais ?
Les déclarations contradictoires de Dr Boga Sako
Dr Boga Sako a tenu des propos contradictoires après les élections, ce qui a semé la confusion parmi les observateurs politiques en Côte d’Ivoire. Ses affirmations initiales, affirmant l’absence de fraude, se heurtent maintenant à ses appels à la réforme de la CEI et de la liste électorale. Problème !
Une question de crédibilité
La crédibilité de Dr Boga Sako est remise en question à la lumière de ces déclarations divergentes. Les Ivoiriens se demandent si ses recommandations actuelles sont fondées sur de nouvelles preuves ou s’il y a d’autres facteurs en jeu. La nécessité d’une explication claire se fait de plus en plus pressante.
Dr Boga Sako, homme de Droit, donc supposé être droit, doit clarifier son positionnement et expliquer en détail les raisons derrière ses recommandations actuelles pour éviter tout malentendu et restaurer la confiance du public. Car la question du retard dans les bureaux de vote et du mauvais fonctionnement des tablettes électorales ne date pas de son arrivée à Paris, mais bien du 2 septembre 2023. Alors, à quel jeu joue au juste, Dr Boga Sako ?
Germain Séhoué