C’est une polémique têtue. Des critiques accusent l’ancien président de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, d’avoir fui les hôpitaux ivoiriens pour une simple dent. Son traitement au Maroc a été jugé incohérent avec le patriotisme qu’il prône. Les adversaires y voient un aveu d’échec en matière de politique sanitaire, comme pour banaliser leur propre fiasco sur le même chantier.
La réponse du PPA-CI est claire. Le lundi 19 mai 2025, au siège du Parti des Peuples-Africains-Côte d’Ivoire, le Pr Sébastien Dano Djédjé a répondu critiques. Pour le président exécutif du parti, deux raisons justifient ce choix. D’abord, Gbagbo a opté pour une solution africaine, donc panafricaine. Ensuite, à l’époque des faits, les hôpitaux publics étaient sous contrôle de la rébellion.

De 2002 à 2010, la Côte d’Ivoire vivait une cohabitation instable. Le contexte politique était tendu. Les ministères clés, dont la Santé, étaient confiés à des membres de la rébellion. Guillaume Soro, le RDR d’Alassane Ouattara et leurs alliés occupaient des postes dans un gouvernement dit d’union. Gbagbo, bien qu’en poste, ne contrôlait pas tout.
Selon Dano Djédjé, « au moment où nos hôpitaux étaient dirigés par la rébellion, donc il n’y avait pas la confiance requise ». En clair, il s’agissait d’une prudence stratégique. Gbagbo n’était pas naïf. Il savait qu’une hospitalisation dans un tel contexte l’exposait. Il ne pouvait donc pas s’offrir à ceux qui menaçaient constamment son régime. Parce que le prétexte d’un soin dentaire suffisait pour tourner la page Gbagbo. Mais Gbagbo n’est pas « gaou », naïf !
Germain Séhoué