Le décès samedi 7 mai 2022 du président de l’Assemblée nationale Amadou Soumahoro n’a pas trop surpris les ivoiriens. Car cela fait plus d’un an qu’on le savait souffrant. Amadou Soumahoro est mort. C’est toujours triste de voir un être humain s’en aller pour toujours. Seulement que l »ex-président du parlement ivoirien s’est donné une image d’un homme d’une rare violence. Radical comme un os, l’ancien numéro 2 du Rassemblement des républicains ( RDR) est allé jusqu’à déclarer une fois à Daloa qu’on ne s’attaque pas à son mentor Alassane Ouattara et que tous ceux qui l’ont tenté se sont retrouvés au cimetière. D’où son surnom « Amadou cimetière ». Après la barbarie du RHDP en 2010-2011, chaque fois que l’opposition veut relever la tête avec des activités, Amadou Soumahoro se dressait à travers ses bras armés sur le terrain qui ensanglantaient, traumatisaient. Il était le visage humain de la terreur et de la brutalité.
Se croyant investi d’un certain pouvoir, il ne craignait même pas de prononcer des paroles graves du genre « si j’étais Ouattara, tuerais Gbagbo ». C’est-à-dire l’envoyer au cimetière. Sans gêne ! C’est cet homme, merveilleux en antithèse, qui était tout le contraire d’un démocrate, que la mort vient cruellement arracher à notre affection. Il avait choisi sa voie, parce que c’est tout qui fait le monde. De même que l’histoire aussi fait son travail en retenant ce qu’il fut pour ses contemporains et l’image qu’il a laissée au monde. Celle d’un homme intransigeant, au verbe guerrier et à la vision « cimetière ». Paix à son âme.
Germain Séhoué