M. Kohler a été mis en examen le 23 septembre dernier pour « prise illégale d’intérêts », et placé sous le statut de témoin assisté pour « trafic d’influence », a-t-on appris ce lundi 3 octobre par l’intermédiaire du parquet national financier (PNF). Le bras droit d’Emmanuel Macron est maintenu à son poste, et conteste « avoir commis tout délit ». (RFI)
Par l’intermédiaire d’un communiqué, le procureur national financier, Jean-François Bohnert, a confirmé la mise en examen du secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, dans l’enquête sur ses liens avec l’armateur Mediterranean Shipping Company (MSC). Une information rendue publique au préalable par nos confrères de France info.
Le numéro deux de l’Élysée a été mis en examen, le 23 septembre, pour prise illégale d’intérêts. Il a également été placé sous le statut plus favorable de témoin assisté pour trafic d’influence. La justice s’intéresse à ses liens familiaux et professionnels avec l’armateur italo-suisse, fondé et dirigé par les cousins de sa mère, la famille Aponte.
Une information judiciaire avait été ouverte le 23 juin 2020 pour « prise illégale d’intérêts », « trafic d’influence », ou encore « corruption passive », précise Reuters, mais également défaut de déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), suite au dépôt d’une plainte, le 8 août 2018, de l’association Anticor.
L’affaire remonte à 2010-2011. Membre du conseil de surveillance du groupe MSC, sans avoir signalé ses liens familiaux, il est reproché à l’actuel secrétaire général de la présidence française d’avoir approuvé des contrats, au nom de l’État français, entre l’armateur italo-suisse et le port du Havre, dans le nord-ouest de la France.
Dans un communiqué, l’avocat d’Alexis Kohler a réagi. Me Éric Dezeuze explique que son client « conteste avec force avoir commis tout délit ». « Les nombreux éléments objectifs à décharge » n’ont pas été pris en compte, dénonce-t-il, relevant aussi que ces faits peuvent « remonter à plus de dix ans ».
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Se réjouissant d’avoir désormais accès à la suite de la procédure, le conseil du secrétaire général de l’Élysée assure que cela va « lui permettre de démontrer son innocence ». Aucune mesure de contrôle judiciaire n’a été prise à l’encontre d’Alexis Kohler à ce stade, précise France info sur la base d’éléments glanés auprès du PNF.
Avant de participer dès ses prémisses à la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron jusqu’à 2017, puis de l’accompagner tout au long de ses deux mandats à l’Élysée, Alexis Kohler a notamment été le directeur de cabinet du fondateur d’En marche lorsque celui-ci était ministre de l’Économie et des Finances, sous François Hollande.
Ce lundi, l’Agence France-Presse (AFP) précise que le bras droit du chef de l’État est maintenu à son poste de secrétaire général de l’Élysée malgré l’annonce de sa mise en examen.