La matinée du 22 avril 2024 a été particulièrement chaude, donnant l’allure d’une ville morte, surtout avec la fermeture des magasins et l’arrêt des taxis-brousse, des motos-taxis et des tricycles (Antara) qui servent de taxis dans la ville d’Alépé. La raison en était claire dès 7 heures du matin : devant la cour de la mairie, jeunes, femmes, enfants et personnes âgées se sont rassemblés pour protester bruyamment contre les coupures intempestives d’eau par la société de distribution d’eau en Côte-d’Ivoire (Sodeci) et le manque de liquide précieux dans les localités de Monga et d’Ingrakon, où l’eau ne sort plus des robinets depuis plus de 3 ans pour Monga et 5 ans pour Ingrakon.
Munis de bassines, de bidons, de seaux et de cuvettes vides, ils ont exprimé leur ras-le-bol. « Suite à de nombreux constats faits depuis 2020 pour certaines localités et depuis 2022 pour d’autres et certains quartiers de la ville d’Alépé, nous, consommateurs de l’eau, source de vie, crions notre désespoir et notre indignation face à ce phénomène d’eau et pire, le manque total d’eau dans nos robinets », a expliqué Marcelin Akré, porte-parole des manifestants.
Même le maire de la commune, Ossin Yapi Simplice, a soutenu ces manifestants en exprimant également son ras-le-bol. Pour le premier magistrat de la commune, il est inconcevable que lui et ses administrés souffrent de la sorte. Il a même averti que si des solutions ne sont pas trouvées, des actions plus drastiques seront menées dans les prochains jours.
Le secrétaire général de la préfecture, Tra Bi Désiré, au nom du préfet du département, a déclaré avoir entendu leur cri du cœur et a promis que des actions seront engagées pour renforcer l’approvisionnement en eau. Au cours de cette même manifestation, ils ont également dénoncé les coupures régulières d’électricité qui ont endommagé de nombreux appareils électroménagers.
Kouadio N’guessan