Deuxième jour de la visite d’Emmanuel Macron en Chine ce jeudi 6 avril. Le président français est à Pékin et a rencontré dans la matinée le Premier ministre, Li Qiang, avant un rendez-vous important prévu avec le président, Xi Jinping. Paris pense toujours que Pékin peut jouer un rôle dans la résolution du conflit ukrainien. (RFI)
Un nom et un concept reviennent dans les journaux ce jeudi matin à Pékin. C’est un classique : le gouvernement chinois aime beaucoup le général de Gaulle et le rappelle à chaque visite officielle française en Chine. La France est le premier pays occidental à avoir établi des relations diplomatiques avec la Chine de Mao en 1964, une date qui sera célébrée en grandes pompes l’année prochaine, a rappelé Emmanuel Macron mercredi.
« Les Chinois ont toujours apprécié l’autonomie stratégique et la diplomatie indépendante de la France au milieu des turbulences internationales », souligne ainsi le Huanqiu Shibao. Sous-entendu, une France indépendante des États-Unis et qui tente de « rétablir l’Europe comme une ’’troisième voie’’ entre les États-Unis et la Chine ».
Une attitude différente de celle des États-Unis
Ce concept de la « troisième voie » aurait été soufflé par un « cadre du bureau de la présidence française », selon le Cankao Xiaoxi, qui précise qu’« Emmanuel Macron va exprimer la position de la France sur l’Ukraine lors de sa rencontre avec Xi Jinping, et une ’’autre voie’’ qui diffère de l’attitude d’opposition systématique des États-Unis ». Le problème, c’est qu’on n’est plus en 1964, mais un peu plus d’un an après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Emmanuel Macron fait le constat que la Chine, de par sa proximité avec la Russie, « peut jouer un rôle majeur », dans un sens comme dans un autre, sur l’Ukraine. Mais il rappellera aussi au président chinois que « quiconque aiderait l’agresseur – en fournissant des armes à Moscou – se mettrait dans une situation de complicité d’infraction aux droit international ».
Jeu d’équilibristes
La France marche sur un fil dans ses négociations, d’autant qu’il y a aussi la relation économique à relancer. De nombreux grands patrons sont présents dans la délégation. On a fait attention à tout ce qui peut être sensible dans un tel voyage. Mercredi par exemple, on nous a demandé de ne pas photographier le président devant une œuvre d’art présentant un filet de pêche plein de masques Covid dans un musée du nord de Pékin, au motif que cela pourrait contrarier la partie chinoise.
Par ailleurs, cette visite d’Emmanuel Macron a le rang de visite d’État, avec tout le protocole que ça entraîne. En même temps, la diplomatie chinoise n’a pas « briefé » les correspondants français, contrairement à la précédente visite. Et les places pour les journalistes étrangers souhaitant couvrir cette visite au Grand Palais du peuple jeudi sont limitées.
RFI