L’émotion est vive en Côte d’Ivoire. Laurent Gbagbo, président du PPA-CI et ancien chef d’État, s’est exprimé avec force mardi 22 août 2023. Dans un discours passionné, il a décrié son absence sur la liste électorale en ces termes : « Le fait qu’on ne m’ait pas inscrit sur la liste électorale est une injustice, je ne suis pas un voleur, je ne suis pas un braqueur. » Cette déclaration frappante vise à réfuter la condamnation qui pèse sur lui et souligne une perception incorrecte de la criminalité économique en Côte d’Ivoire.
Gbagbo n’hésite pas à pointer du doigt un possible complot contre sa personne et son honneur, tout en interpellant ceux qui remettent en question sa réputation. Il soulève une question pertinente : pourquoi les enquêteurs ne cherchent-ils pas les voleurs et braqueurs du bon côté ? Surtout que l’histoire toute entière sait qui a braqué la BCEAO en Côte d’Ivoire.
Au-delà de l’injustice, Gbagbo soulève la question de la méchanceté. « Je n’ai pas braqué la BCEAO, je n’ai pas volé l’argent de la Banque centrale », s’exclame-t-il. Cette affirmation met en lumière des interrogations profondes sur les motivations sous-jacentes à son exclusion de la liste électorale: écarter un adversaire politique redoutable.
Alors que les débats font rage, cette déclaration pose des préoccupations cruciales. Après le décès brutal du président Henri Konan Bédié et l’exclusion de Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara sera seul des poids lourds ivoiriens à danser sur la piste de la présidentielle de 2025. Y tient-il à un tel bal poussière ? Pour sûr, Laurent Gbagbo n’a pas fini de lutter. Il a promis poser son problème au temps opportun, après les élections municipales et régionales du 2 novembre 2023. La Côte d’Ivoire observe donc avec attention les développements à venir, tandis que Gbagbo met en lumière des problèmes plus profonds que la simple question de l’inscription sur une liste: l’injustice, l’impunité, la méchanceté politique.
Germain Séhoué