Il s’appelle Nicolas Paul Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa. Il est l’ex-président français le plus poursuivi en justice dans l’histoire de son pays. Un record qui se paie. Sa place se trouve à la Cour pénale internationale, et non ailleurs, en train de « gambader » comme un personnage irréprochable. A quand le transfèrement de Nicolas Sarkozy à la CPI ?
La véracité du coup d’Etat de Sarkozy
En 2014, dans un livre intitulé « Ça reste entre nous, hein ? Deux ans de confidences de Nicolas Sarkozy », publié par Nathalie Schuck et Frédéric Gerschel, l’ancien chef de l’État français, Nicolas Sarkozy, se glorifiait du coup qu’il a fait en Côte d’Ivoire en 2010-2011 : « On a sorti Gbagbo et on a installé Ouattara, sans aucune polémique, sans rien ». Mais pourquoi cette confidence devrait « rester entre nous » ? Parce que l’acte dont il se gargarise est odieux, malhonnête et injuste : c’est un coup d’Etat. « On a sorti Gbagbo et on a installé Ouattara ». On ne dit pas cela de quelqu’un qui a perdu une élection et de celui qui l’a gagnée. Et la France n’a jamais assumé ses coups d’Etat en Afrique. Donc « ça reste entre nous, hein ? » parce que c’est honteux et illégal.
Et son coup, il a bien prémédité en Côte d’Ivoire puisque dans ce livre, Sarkozy reproche à son successeur, François Hollande son « improvisation » dans l’intervention de l’armée française au Mali et en Centrafrique: « Il y a eu une improvisation sur le Mali et la Centrafrique. Je ne dis pas qu’il ne fallait pas intervenir, mais je n’ai toujours pas compris ce qu’on allait y faire. Le Mali, c’est du désert, des montagnes et des grottes. Quand je vois le soin que j’ai mis à intervenir en Côte d’Ivoire… On a sorti Laurent Gbagbo, on a installé Alassane Ouattara, sans aucune polémique, sans rien » (page 39). En clair, « Quand je vois le soin que j’ai mis à intervenir en Côte d’Ivoire… », il était impossible que, même vainqueur, Laurent Gbagbo continue de gouverner ce pays, comme le soutenait un cadre du PDCI, Kouadio Konan Bertin dit KKB. Sarkozy veillait à ce que cela fut ainsi.
En septembre 2024, l’avocat franco-libanais Robert Bourgi, homme de main de l’Élysée, publie son livre « Ils savent que je sais tout. Ma vie en Françafrique » aux Editions Max Milo, co-écrit avec Frédéric Lejeal. Livre dans lequel il mentionne que Laurent Gbagbo avait gagné les élections de 2010 et non Alassane Ouattara, et que c’est le président français d’alors Nicolas Sarkozy qui a inversé les résultats.
Comment cela s’est-il passé ? Bourgi relate les faits sur les télévisions France 24 et TV5 : « Le président Sarkozy me convoque à l’Élysée et me dit : « Il va falloir que tu appelles ton ami Gbagbo pour qu’il accepte de partir. On lui offrira un statut d’ancien chef d’État, avec 30 millions de Francs CFA, une voiture, des escortes, et s’il le souhaite, comme il est professeur d’histoire, on lui trouvera une chair, il pourra enseigner à travers le monde.», « Quand je lui ai dit que Gbagbo avait refusé, Sarkozy a bondi de son fauteuil en disant : » Puisque c’est ainsi, je vais le vitrifier ! J’ai un mandat ». Quelques jours plus tard, Laurent Gbagbo tombé est transféré à La Haye (CPI) avant même qu’on lui trouve un chef d’accusation. Le même fait relaté dans deux ouvrages différents avec le même fond n’est que vérité. C’est un coup d’Etat et Nicolas Sarkozy n’est donc qu’un putschiste, comme un autre.
Nicolas Sarkozy à la CPI pour « crimes contre l’humanité »
C’est donc parce que Nicolas Sarkozy a refusé de reconnaître la victoire de Laurent Gbagbo qu’il y a eu la guerre postélectorale qui a provoqué plusieurs milliers de morts en Côte d’Ivoire et non à cause d’un quelconque refus de Gbagbo de quitter le pouvoir. A la CPI, Gbagbo accusé de « crimes contre l’humanité (meurtre, viol, autres actes inhumains ou – à titre subsidiaire –tentative de meurtre, et persécution) » a été acquitté après huit années de procès. Maintenant que la France reconnait implicitement que les événements de 2010-2011 font suite au coup d’Etat de Nicolas Sarkozy qui a « pris soin » de « sortir Gbagbo pour installer Ouattara », les mêmes chefs d’accusation, « crimes contre l’humanité (meurtre, viol, autres actes inhumains ou – à titre subsidiaire –tentative de meurtre, et persécution) » doivent lui être transférés afin qu’il regagne la cellule qui lui revient de droit à la CPI.
C’est pourquoi, à quand le transfèrement de Nicolas Sarkozy à la CPI ? L’ancien président de la République française ne mérite pas d’être en liberté. C’est un danger pour les droits de l’homme, la démocratie et la morale universelle. Car jamais un ancien chef d’Etat français n’a été impliqué dans autant d’affaires judiciaires que Nicolas Sarkozy. Ce qui questionne son respect des principes de droits de l’homme, de démocratie, et de morale universelle. Ces affaires montrent comment ses actions et décisions peuvent avoir de graves conséquences pour ces valeurs fondamentales.
Le record de poursuites judiciaires contre Sarkozy
Dans l’Affaire des écoutes (Affaire Bismuth), Sarkozy a été condamné pour « corruption active » et « trafic d’influence ». Ces actes menacent directement l’intégrité de la justice et les principes de démocratie. Utiliser sa position pour obtenir illégalement des informations sur des enquêtes est une atteinte à l’État de droit, car cela nuit à la transparence et à l’impartialité du système judiciaire. Une démocratie saine repose sur un système judiciaire indépendant, et ces actions sapent la confiance du public dans la justice.
Vient aussi « affaire du financement libyen », non inventée par les pro-Gbagbo. Là, Sarkozy a été accusé d’avoir reçu des fonds illégaux de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne présidentielle de 2007. Chose qui pose des problèmes graves concernant l’influence étrangère dans la politique française. Ici, on pourrait dire « c’est leur affaire », mais cet acte mettrait en danger la souveraineté démocratique d’un État.
Le même Nicolas Sarkozy s’est encombré également de « l’Affaire Bygmalion », qui n’est pas non plus une accusation des partisans de pro-Gbagbo. Dans cette affaire, Sarkozy a été encore condamné pour « financement illégal de campagne électorale ». Toujours une affaire d’argent ! Et cet acte est malheureux en ce sens qu’il compromet l’égalité des chances dans les processus électoraux. En enfreignant les lois qui encadrent les financements de campagne dans son pays, Sarkozy a miné le principe fondamental d’une démocratie équitable, où chaque candidat doit respecter des règles claires pour garantir une compétition juste.
Le prétexte des droits de l’homme contre les droits de l’homme
Le rôle de Sarkozy dans l’intervention militaire en Libye en 2011 a eu des conséquences catastrophiques pour la région. L’intervention, sous prétexte de protéger les droits humains et de soutenir la démocratie, a laissé le pays dans un état de guerre civile et de chaos. Et cela, avec des violations massives des droits de l’homme, y compris l’esclavage et la traite des êtres humains. Cette situation interroge non seulement les bénéficiaires des abus de Sarkozy, mais toute l’humanité sur la moralité de certaines interventions militaires et leurs conséquences sur les populations locales.
Car, quand en 2010-2011, Nicolas Sarkozy a soutenu une intervention militaire française en Côte d’Ivoire pour « sortir Laurent Gbagbo » et « installer Alassane Ouattara », il y a eu au bas mot 3000 morts et de grands traumatismes inextinguibles. Nicolas Sarkozy, c’est l’un des visages français de l’ingérence étrangère avec ses conséquences pour la démocratie et les tensions politiques dans nos pays. A quand le transfèrement d’un tel personnage à La Haye ?
Nicolas Sarkozy toujours au banc des accusés
Selon le confrère La Croix, « Vendredi 15 janvier (2021), le parquet national financier a confirmé avoir ouvert une enquête préliminaire pour « trafic d’influence » et « blanchiment » contre l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy au sujet de ses activités de conseil en Russie. » « LE VERDICT. Corruption et de trafic d’influence : Nicolas Sarkozy déclaré coupable, un an de prison ferme ».
En 2015, il y a eu « l’Affaire Kazakhgate ». Il s’agissait des soupçons de corruption dans la négociation d’un accord commercial entre la France et le Kazakhstan sous la présidence de Sarkozy. Il est accusé d’avoir facilité des contrats d’armement en échange de commissions occultes. Bien que Sarkozy ne soit pas officiellement mis en cause, mais son ancien chargé de mission à l’Elysée, l’ancien préfet Jean-François Etienne des Rosaies a été mis en examen.
En 2019, dans « l’Affaire des sondages de l’Élysée » concernant l’attribution de contrats sans appel d’offres, Nicolas Sarkozy a échappé à une mise en examen grâce à l’immunité présidentielle pour les faits commis pendant son mandat, mais l’affaire reste une tache sur son bilan. Mais plusieurs de ses proches dont son ex-secrétaire général Claude Guéant, ont été mis en examen.
Et voilà encore Nicolas Sarkozy dans « l’affaire Attribution de la Coupe du Monde 2022 au Qatar ». Le nom de Sarkozy est aussi mentionné dans l’enquête sur les conditions d’attribution de la Coupe du Monde de football au Qatar. Un repas en 2010 entre Sarkozy, Michel Platini, et des dirigeants qataris aurait influencé la décision d’attribuer le tournoi au Qatar. Un dossier encore sous investigation.
L’opprobre du bracelet électronique pour un ancien Président français
A notre connaissance, Nicolas Sarkozy a été le premier ex-président français à être soumis à un « bracelet électronique », notamment à la suite de sa condamnation en 2021 dans l’affaire des écoutes et celle appelée « affaire Bismuth ».
Le tribunal correctionnel de Paris l’avait condamné à trois ans de prison, dont un an ferme. Cependant, en raison de son statut et de sa première condamnation, il n’avait pas été incarcéré. La justice avait décidé que cette peine d’un an serait purgée à domicile sous la forme d’un « placement sous surveillance électronique », communément appelé bracelet électronique. En vérité, la place de Nicolas Sarkozy se trouve à la CPI où il n’a pas besoin de collier ou bracelet électronique.
La France doit livrer Nicolas Sarkosy à la CPI
Ces différentes affaires dans lesquelles Nicolas Sarkozy, l’ex-président français le plus « judiciarisé » de l’histoire du pays est en effet impliqué, allant de la corruption répétée à l’ingérence dans les élections dans des nations étrangères, révèlent une attitude dangereuse vis-à-vis des droits de l’homme, de la démocratie et des valeurs morales universelles. Ses actions démontrent un mépris pour les principes fondamentaux de justice et d’égalité, essentiels pour maintenir une société juste et démocratique. Sa place se trouve à la CPI. Parce qu’avec un tel palmarès, Nicolas Sarkozy en liberté, c’est l’humanité qui est en danger.
Peu importe sa tradition de protéger ses anciens présidents, mais la France doit livrer l’intrigant Nicolas Paul Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa, dont le comportement assombrit l’image de la plus haute institution du pays. La France rendrait un grand service à l’humanité. L’humanité qui devra, en attendant, organiser des concerts de casseroles bien sonores à chacun des passages de cet homme, en public ou même dans les couloirs de la planète.
Il y a eu trop de morts en Côte d’Ivoire à cause de Sarkozy, le vitrificateur « agréé ». Aurait-il reçu « un mandat » de vitrifier le président d’un autre Etat ? Aurait-il obtenu une autorisation contractuelle pour tuer ? Eh bien, ses mandants et lui, quel que soit le rôle qu’ils auraient joué sur la planète, ont leurs places en prison, à la CPI. La conscience universelle doit l’intégrer à jamais. Car non seulement Laurent Gbagbo qu’il avait promis de vitrifier est acquitté par la CPI, mais l’ex-émissaire de l’Elysée, son ami Robert Bourgi, vient de rappeler qu’il avait bien remporté la présidentielle de 2010, et non Alassane Ouattara. Et pour nos parents que Sarkozy a fait vitrifier par les conséquences de son coup d’État, chaque centime de la Côte d’Ivoire dont il a joui ou jouera, lui pendra au nez à jamais. Les douceurs de la Côte d’Ivoire seront pour lui un piège éternel.
Germain Séhoué