𝑷𝒓𝒐𝒑𝒐𝒔 𝒍𝒊𝒎𝒊𝒏𝒂𝒊𝒓𝒆𝒔
Mesdames et messieurs,
Merci pour votre présence à ce quinzième numéro de la Tribune du PPA-CI, notre espace d’échanges qui qui a réussi à s’imposer comme une référence en matière de communication. Nous ne cesserons de le répéter, c’est grâce à vous femmes et hommes de médias que cette belle performance a été possible. Nous vous réitérons notre gratitude. Le présent numéro se tient dans un contexte marqué par des faits ou évènements essentiels :
-La Fête de la Renaissance
-Une situation économique et financière de plus en plus tendue pour notre gouvernement,
-La crise liée à la nouvelle tarification sur l’internet qui, elle-même, trouve ses explications dans les difficultés financières que rencontre le gouvernement.
Ce sont autant de faits qui inspirent le Présent numéro de la tribune qui est structurée autour de sujets :
-Le Bilan de la fête de la Renaissance ;
-La situation économique et financière préoccupante du pays.
Mais avant d’aborder ces sujets, il importe de revenir sur la lourde sanction que l’Autorité Nationale de la Presse (ANP) a infligé au quotidien « Le Temps » et à son Directeur de publication, monsieur Yacouba GBANE.
En effet, par décision n°003 du 30 Mars 2023, l’Autorité Nationale de la Presse (ANP) informait l’opinion nationale et internationale des sanctions qu’elle a infligées, d’une part, au quotidien « Le Temps » et, d’autre part, à son Directeur de Publication, le journaliste Yacouba GBANE.
Dans son argumentaire, l’ANP a incriminé deux articles publiés dans ledit quotidien en son édition n° 5659 du lundi 20 Mars 2023, annoncés à la Une et signés par Yacouba Gbané. Pour cet organe de régulation de la presse, le titre annoncé à « la Une du journal et l’un des articles incriminés sont illustrés de la photographie de Madame le Doyen des juges d’instruction, en charge du 10e Cabinet d’Instruction au Tribunal de Première Instance d’Abidjan ».
Notons que l’ANP affirme avoir été saisie par Le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme qui pense que les écrits visés sont de nature à « porter atteinte à l’honorabilité des magistrats de l’ordre judiciaire et spécialement à celle de madame le Doyen des juges d’Instruction du Tribunal de Première Instance d’Abidjan ». Il soutient en outre que les articles en question sont propres à « intimider cette dernière et l’empêcher ainsi d’exercer sa fonction en toute quiétude ».
Aussi, en sa quatrième session ordinaire du jeudi 30 Mars 2023 et considérant la répétition des comportements contraires aux règles de la profession de journaliste, l’ANP a-t-elle décidé de :
- La suspension pour six (06) parutions du journal « Le Temps » édité par l’entreprise de presse Laurana Group SA.
- La suspension d’écriture pour trois (03) mois avec retrait de la carte d’identité de journaliste professionnel à Monsieur Yacouba Gbané.
Le PPA-CI s’insurge contre cette sanction injustifiée qui vient compléter le chapelet des actions du pouvoir RHDP pour museler l’opposition ivoirienne.
En effet, dans l’optique certainement d’intimider ses adversaires politiques, le gouvernement RHDP se livre depuis ces dernières heures à des manœuvres dont les plus saillantes sont les suivantes :
- La convocation du camarade Damana Pickass, SG du PPA-CI, les 24 février 2023 et 20 mars 2023.
- L’arrestation et la condamnation de 26 militants du PPA-CI pour avoir accompagné le camarade SG qui répondait à une convocation
- La violation nocturne du domicile de la camarade Marie Odette Lourougnon, Vice-président du PPA-CI, le 15 mars 2023
- Les suspensions à répétition du journal « Le Temps », journal proche du PPA-CI.
- La suspension de Yacouba GBANE, Directeur de publication du journal Le Temps.
Le PPA-CI, après avoir lu les articles en question n’en trouvent rien d’illégal et d’anormal. Nulle part, l’article incriminé n’a mentionné des faits inexacts, ou proféré des insultes ou des menaces contre madame la juge chargée de l’instruction du dossier du Secrétaire général du parti. Les articles n’ont nullement remis en cause la compétence de madame la juge. En définitive, rien dans les articles ne porte atteinte à l’honorabilité de madame la juge.
Par ailleurs, le journal n’a pas révélé le contenu de l’instruction. S’il est constant que l’instruction d’une affaire est frappée du sceau du secret, cette discrétion ne concerne pas l’identité du magistrat instructeur. Autrement, l’on n’aurait jamais mentionné le nom du cabinet d’instruction dans les convocations adressées aux prévenus. Au demeurant, la révélation de l’identité d’un magistrat chargé d’une affaire ou même la publication de la photo de ce dernier ne constituent en rien un acte délictuel en droit ivoirien. C’est même une pratique courante dans les pays qui offrent un minimum de liberté à ses citoyens. Le cas le plus connu a été le procès du Président Laurent GBAGBO devant la CPI où les identités des magistrats en charge de ce dossier, depuis la phase d’instruction jusqu’à celle d’appel en passant par la chambre de jugement, ont été régulièrement publiées assorties de leurs photos. Les sanctions infligées au journal le Temps et à son Directeur de publication posent une fois encore la question de la protection des acquis démocratiques, notamment le droit à l’information qui est consubstantielle à la liberté de la presse. Elles illustrent également le manque d’autonomie de jugement des organes de régulation dans le secteur des médias, toute chose qui aggrave la fragilité de la liberté de la presse.
C’est pourquoi, le PPA-CI :
- Dénonce sans réserve les sanctions infligées au journal « le Temps » et à son Directeur de publication ;
- Apporte son soutien au Journal le Temps et à monsieur Gbané Yacouba ;
- Exhorte les organes de régulations à assumer leurs missions en toute indépendance ;
- Déplore la restriction des libertés que l’on relève de plus en plus dans notre pays.
𝗜. 𝗕𝗜𝗟𝗔𝗡 𝗗𝗘 𝗟𝗔 𝗙𝗘𝗧𝗘 𝗗𝗘 𝗟𝗔 𝗥𝗘𝗡𝗔𝗜𝗦𝗦𝗔𝗡𝗖𝗘
» L’innocence de l’Innocent a été reconnue le 31 mars 2021 par les juges de la Cour Pénale internationale » dira en substance, le Président Laurent GBAGBO pour donner un véritable contenu au sens de la fête de la renaissance.
Déporté à la CPI à la suite d’un contentieux électoral qui s’est mué en une véritable crise post-électorale, beaucoup de gens avaient parié sur le non-retour de Laurent GBAGBO en Côte d’Ivoire. Pour ses détracteurs internes et externes, il n’avait aucune chance de sortir vivant de la prison. Mais pour ses militants et sympathisants, voire, l’ensemble du peuple ivoirien, la vérité triomphera un jour et Laurent GBAGBO sortira de la prison. Cet espoir longtemps entretenu a fait vivre les Ivoiriens et certains Africains qui prônent le panafricanisme.
Pendant son absence, ses adversaires se sont attelés, avec un art consommé de casser son parti, ou à défaut de vider celui-ci de sa substance.
Déjouant toutes les prédictions de ses adversaires internes et externes à son parti, le Président Laurent GBAGBO a été acquitté le 31 mars 2021, après une procédure judiciaire qui a duré dix ans.
Son retour en Côte d’Ivoire bouleversera les plans de ses détracteurs internes et extérieurs. Ce fut la panique totale au sommet de l’Etat.
Le vendredi 31 mars 2023, la mobilisation exceptionnelle des Ivoiriens du nord, du sud, du centre, de l’est et de l’ouest et des panafricains accourus de toute l’Afrique a définitivement clos la polémique sur la cote de popularité de l’Homme, Laurent GBAGBO et le débat relatif à sa survie politique.
À part « ceux qui font semblant de dormir et qu’on ne peut pas réveiller de leur sommeil », C’est-à-dire, les incurables négateurs des évidences, le monde entier a apprécié à sa juste valeur et avec beaucoup d’objectivité la grandiose mobilisation des militants PPA CI.
Le 1 avril 2023, c’était le grand rendez-vous entre la jeunesse ivoirienne et le Président Laurent GBAGBO à la grande salle du palais de culture sise à Treichville. Les jeunes de Côte d’Ivoire et d’Afrique, venus de tous les horizons de notre pays et d’Afrique ont pris d’assaut, tôt le matin, ladite salle, pour communier avec leur leader historique Laurent GBAGBO. Ce fut l’occasion pour cette jeunesse de réaffirmer sa confiance au Président Laurent GBAGBO qui incarne l’espoir et le combat de la libération de notre pays.
Ce fut surtout l’occasion pour le Président Laurent GBAGBO et le PPA-CI de présenter succinctement une partie de son programme pour la jeunesse ivoirienne.
- la mise en œuvre d’une véritable politique d’Éducation-Formation
- la mise en œuvre d’une banque d’emploi qui aura pour objectif d’octroyer des prêts notamment aux jeunes, afin de favoriser l’entreprenariat, en les aidant à s’installer
- développer le sport de compétition en développant non seulement les infrastructures, mais aussi en définissant un cadre institutionnel et règlementaire clair
- créer des Commissions Jeunesse dans chaque Commune et Région
- créer un cadre national de concertation entre le PPA-CI et la jeunesse ivoirienne
- intégrer des jeunes au sein des Conseils municipaux et régionaux
Au plan moral, l’arrivée du Président Laurent GBAGBO en Côte d’Ivoire et l’organisation de la fête de la Renaissance a, inéluctablement, sorti les Ivoiriens de leur torpeur et leur ont permis de vaincre la psychose qui les engloutissait depuis la déportation de Laurent GBAGBO à la CPI.
L’exceptionnelle mobilisation à la place Figayo, est donc le gage de la confiance retrouvée chez les militants et du repositionnement moral et politique de Laurent GBAGBO sur la scène politique nationale et internationale. La donne remarquable de cette mobilisation a été la présence de la jeunesse. L’on a pu remarquer que l’énorme masse populaire qui a participé à la fête militante du 31 mars était composée à majorité de jeunes dont l’âge oscille entre 20 ans et 25 ans. Il s’agit donc de personnes qui étaient adolescentes quand le Président Laurent GBAGBO a été déporté hors de son pays. La forte présence de cette jeunesse témoigne de ce que le Président Laurent GBAGBO jouit d’une légitimité qui se transmet facilement d’une génération à une autre.
Devant le succès de cette mobilisation, les adversaires du Président Laurent GBAGBO et du PPA-CI tentent maladroitement de tourner à la dérision les idées généreuses que le Président a émises lors de sa rencontre avec la jeunesse le 1er avril dernier. Pourtant, en trouvant ridicule, le péage sur un pont à l’intérieur de la ville d’Abidjan, le Président ne fait que traduire le caractère iconoclaste de ce péage dont l’on pouvait se passer. C’était d’ailleurs cela sa volonté lorsqu’il avait trouvé un mécanisme de financement de ce pont qui avait déjà mobilisé plusieurs dizaines de milliards sur un compte à la BNI. Oui, on pouvait faire ce pont sans passer par la forme BOT. C’est une question d’approche. En effet, le Président Laurent GBAGBO, qui ne voulait pas d’un péage sur ce pont avait pris des dispositions pour garantir les emprunts que le concessionnaire, la société SOCOPRIM allaient contacter auprès des bailleurs. Le chronogramme ci-dessous donne les étapes de négociations avec les bailleurs du projet du pont HKB suivant le modèle de financement du Président Laurent GBAGBO.
𝟮𝟬𝟬𝟭,𝟮𝟬𝟬𝟯 𝗲𝘁 𝟮𝟬𝟬𝟴 : Le Ministre des Infrastructures Economiques et la société concessionnaire SOCOPRIM ont réuni des tables-rondes de prêteurs en 2001,2003, et 2008 pour relancer le projet.
𝟮𝟬𝟬𝟴-𝟮𝟬𝟬𝟵 : A la demande des prêteurs, le modèle financier a été redéfini. L’Etat accepte, en plus de l’octroi d’une subvention d’investissement de 50Mds de FCFA (environ 76 M€), de garantir à la société concessionnaire pendant la période des prêts, les recettes et d’émettre de plus en faveur des prêteurs séniors une lettre de crédit renouvelable pour 25% du service de la dette annuelle soit 4 M€.
Les participations financières de l’état composée des subventions, financement de l’échangeur sur le VGE, garanties de recettes et prêts sont sécurisées par deux comptes-séquestres ouverts à la BNI par l’effet d’une ordonnance du 18 septembre 2009. Ces comptes sont alimentés par une taxe de 20 FCFA par litre de carburant vendu en Côte d’Ivoire. Cette taxe devrait permettre la mobilisation d’environ 20 milliards de FCFA par an. Largement suffisant pour amortir les différents prêts dans un délai raisonnable. En tout cas moins que la concession de 30 ans actuels dont le coût est supporté par les usagers au péage et par leurs impôts en ce qui concerne la subvention d’équilibre exigée par tout contrat de concession de service public.
𝟭𝟲 𝗳𝗲𝘃𝗿𝗶𝗲𝗿 𝟮𝟬𝟭𝟬 : Les négociations sont concrétisées par la signature de l’avenant 2 au Contrat de Concession.
𝗢𝗰𝘁𝗼𝗯𝗿𝗲 𝟮𝟬𝟭𝟬 : Début négociation des principes généraux des accords de prêt à Tunis, avec :
-de nouveaux prêteurs seniors : BAD, FMO, AFC, BMCE, BOAD, BIDC
-de nouveaux prêteurs subordonnés : PAIDF, AFC, FMO
-le fonds de garantie de la Banque Mondiale : MIGA
-les investisseurs en capital : BYTP, PAIDF, AFC, BNI, Etat Ivoirien, Total CI.
𝗘𝗻 𝗻𝗼𝘃𝗲𝗺𝗯𝗿𝗲 𝟮𝟬𝟭𝟬, 60 millions d’euros, soit environ 40 milliards de FCFA, avaient déjà été mobilisés par l’Etat de Côte d’Ivoire.
Donc, le Président Laurent GBAGBO a déjà implémenté ce qu’il a proposé en prenant comme exemple pour illustrer cette théorie par l’exemple des boites de sardines ou de paquet de cigarettes. Les adeptes des caricatures que l’on fait des propositions du Président Laurent GBAGBO ressemblent à des élèves qui réduisent la compréhension d’une théorie par l’exemple d’illustration. De tels élèves sont tout simplement à plaindre. Surtout que le gouvernement ne propose pas mieux. La taxe parafiscale sur le ciment et les matériaux de construction pour, dit-on, financer les programmes de logements sociaux participent de la même logique. L’Etat ivoirien, qui s’est englué dans une politique incontrôlée d’endettement a conduit le pays dans une impasse. Pour s’en sortir, il a recours au remède très amère du FMI. Le dernier programme signé avec le FMI a révélé au monde la véritable situation de l’économie ivoirienne dont la propag,ande de dix ans tente de cacher à nos compatriotes.
𝗜𝗜- 𝗟𝗔 𝗦𝗜𝗧𝗨𝗔𝗧𝗜𝗢𝗡 𝗙𝗜𝗡𝗔𝗡𝗖𝗜𝗘𝗥𝗘 𝗘𝗧 𝗘𝗖𝗢𝗡𝗢𝗠𝗜𝗤𝗨𝗘 𝗣𝗥𝗘𝗢𝗖𝗖𝗨𝗣𝗣𝗔𝗡𝗧𝗘 𝗗𝗘 𝗟𝗔 𝗖𝗢𝗧𝗘 𝗗’𝗜𝗩𝗢𝗜𝗥𝗘
Pour l’année 2023, l’Etat de Côte d’Ivoire a adopté un budget qui s’équilibre en ressources et dépenses à 11.694,4 milliards Fcfa. Cependant, incapable de mobiliser les ressources pour honorer les principes mineurs de la finance publique, les autorités ivoiriennes se fourvoient et improvisent :
- augmentation du prix du carburant ;
- la création des ponts à péage ;
- TAXES sur Les Pass Internet ;
- sollicitation du FMI pour un emprunt 2,6 Milliards de dollars US
- Etc.
𝟮.𝟭. 𝗠𝗶𝘀𝘀𝗶𝗼𝗻 𝗱𝘂 𝗙𝗠𝗜 𝗲𝗻 𝗖𝗼𝘁𝗲 𝗱’𝗜𝘃𝗼𝗶𝗿𝗲
Une mission du FMI a séjourné en Côte d’Ivoire du 1er au 14 mars 2023 pour discuter d’un nouveau programme économique à lui soumis par les autorités ivoiriennes. A l’issu de celle-ci, le communiqué de presse N° PR23/74 a été produite le 15 mars 2023.
Celui-ci stipule que les services du FMI ont discuté avec les autorités ivoiriennes sur les points essentiels du nouveau programme économique. Ledit programme nécessite un financement mixte de la FEC et du MEDC à hauteur de 2,6 milliards de dollars US que le service FMI va soumettre au conseil d’administration du FMI pour examen et décision.
Il s’agit:
- Du renforcement de la mobilisation des recettes afin de préserver la stabilité macroéconomique et de créer des lignes budgétaires pour les dépenses sociales essentielles, la sécurité et les besoins d’investissements ;
- Du renforcement de la protection sociale pour les ménages vulnérables (lutte contre la pauvreté) ;
- De l’amélioration de la gestion des finances publiques et de l’efficacité des investissements ;
- De la promotion d’une croissance menée par le secteur privé et plus inclusive en créant de nouvelles opportunités d’emploi y compris pour une importante population de la Côte d’Ivoire : la jeunesse.
Le 5 avril 2023, un autre communiqué de presse N° 23/110 est publié pour renchérir celui du 15 mars 2023. Il indique que les autorités ivoiriennes et les services du FMI sont parvenus à un accord au niveau des services sur les politiques économiques et les réformes devant être soutenues par un nouvel accord de 40 mois d’un montant d’environ 3,5 milliards de dollars au titre du Mécanisme Elargi De Crédit (MEDC) / Facilité Elargie de Crédit (FEC). Comme justification, ce communiqué affirme que le programme soutenu par le FMI viserait à préserver la viabilité des finances publiques et de la dette et à faire progresser le programme de transformation économique plus profonde des autorités dans le cadre du plan de développement national 2021-25. Les autorités ont pris ces mesures pour renforcer la stabilité macroéconomique et inverser les déséquilibres budgétaires et extérieurs croissants.
Les résultats de la mission du FMI en Côte D’Ivoire présage de l’état de santé de notre pays. En effet, la mise en œuvre de certains instruments du FMI tels que Mécanisme Elargi De Crédit (MEDC) / Facilité Elargie de Crédit (FEC) montre que ce pays est sujet des difficultés comme :
- Faible mobilisation des recettes budgétaires
- Instabilité des données macroéconomiques et de la politique monétaire
- Dérèglementation du système financier
- Difficultés d’élaboration des statistiques
Le FMI intervient dans les pays à faible revenu par un soutien financier au travers du Fonds Fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FFRPC) qui propose plusieurs facilités de prêts
- 𝗟𝗔 𝗙𝗘𝗖 (𝗙𝗮𝗰𝗶𝗹𝗶𝘁𝗲 𝗘𝗹𝗮𝗿𝗴𝗶𝗲 𝗱𝗲 𝗖𝗿𝗲𝗱𝗶𝘁)
La Facilité Élargie de Crédit (FEC) fournit une aide financière aux pays qui connaissent des difficultés prolongées de balance des paiements. La FEC a été créée comme guichet du fonds fiduciaire pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (fonds fiduciaire RPC), dans le cadre d’une réforme plus large visant à assouplir le soutien financier du FMI et à mieux l’adapter aux besoins divers des pays à faible revenu, notamment en période de crise. La FEC est le principal outil dont dispose le FMI pour apporter un soutien à moyen terme aux pays à faible revenu.
La FEC s’adresse aux pays remplissant les conditions requises pour bénéficier du fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FFRPC) et se heurtant à des difficultés prolongées de balance des paiements, qui portent à penser que la résolution des déséquilibres macroéconomiques sous-jacents de ces pays est à envisager dans un horizon à moyen ou long terme.
Dans le cadre d’un accord FEC, l’aide est accordée pour une durée initiale de trois à quatre ans, avec une durée maximale totale de cinq ans. Après qu’un accord FEC a expiré ou a été annulé, de nouveaux accords peuvent être approuvés.
Les pays qui ont recours à la FEC acceptent d’appliquer un ensemble de mesures qui contribueront sensiblement à stabiliser durablement leur situation macroéconomique à moyen terme. Ces mesures, assorties de conditions spécifiques, sont décrites dans la lettre d’intention du pays (non disponible).
- 𝗟𝗘 𝗠𝗘𝗗𝗖 (𝗠𝗲𝗰𝗮𝗻𝗶𝘀𝗺𝗲 𝗘𝗹𝗮𝗿𝗴𝗶 𝗗𝗲 𝗖𝗿𝗲𝗱𝗶𝘁𝘀)
Lorsqu’un pays se heurte à de graves problèmes de balance des paiements à moyen terme en raison de faiblesses structurelles qui tarderont à être corrigées, le FMI peut apporter son concours au processus d’ajustement dans le cadre du Mécanisme Élargi de crédit (MEDC). Par rapport au soutien qu’offre la formule d’un accord de confirmation, ce concours prévoit un accompagnement plus prolongé du FMI à l’appui d’un programme — pour aider les pays à mener des réformes à moyen terme — et une période de remboursement plus longue.
Le MEDC a été créé pour apporter un concours à des pays qui sont aux prises avec de graves déséquilibres de balance des paiements à cause d’obstacles structurels ou qui affichent une croissance lente et une position de balance des paiements intrinsèquement fragile. Il offre une aide à l’appui de vastes programmes qui prévoient des mesures de portée et de nature nécessaires pour corriger les déséquilibres structurels sur une période prolongée.
Au regard donc de toutes ces manœuvres, on peut affirmer que la Côte d’Ivoire présente des difficultés :
- Une faible mobilisation des recettes budgétaires
- Un déséquilibre de balance des paiements
- Une instabilité des données macroéconomiques et de la politique monétaire
- une croissance lente
- renforcement de la protection sociale pour les ménages vulnérables (lutter contre la pauvreté qui semble accrue)
- la gestion des finances publiques
- l’efficacité des investissements
En somme, cette démarche des autorités ivoirienne confirme que la Côte d’Ivoire demeure un pays à faible revenu (PFR). Contrairement aux discours des autorités gouvernementales qui qualifient la Côte d’Ivoire de pays émergent depuis 2020.
𝟮.𝟮. 𝗟𝗮 𝗖𝗼̂𝘁𝗲 𝗱’𝗜𝘃𝗼𝗶𝗿𝗲 𝘀𝗼𝘂𝘀 𝘂𝗻 𝗮𝗷𝘂𝘀𝘁𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝘀𝘁𝗿𝘂𝗰𝘁𝘂𝗿𝗲𝗹 𝗮𝘂 𝗰œ𝘂𝗿 𝗱𝗲𝘀 𝗽𝗿𝗼𝗴𝗿𝗮𝗺𝗺𝗲𝘀
Quand un pays emprunte auprès du FMI, il s’engage à mener des politiques destinées à surmonter des problèmes économiques et structurels. Dans le cadre du MEDC, cet engagement, accompagné d’une conditionnalité spécifique, est en principe fortement axé sur des réformes structurelles qui s’attaquent aux faiblesses institutionnelles et économiques, en plus des politiques propres à préserver la stabilité macroéconomique. Le Conseil d’administration du FMI procède à intervalles réguliers à une évaluation des programmes tout en leur permettant de s’adapter à l’évolution de la situation économique. Le MEDC présente une certaine souplesse quant à la fréquence des revues selon la solidité des politiques menées par le pays et la nature de ses besoins de financement.
L’une des conditionnalités du nouveau programme économique est la lutte contre la pauvreté à travers les dépenses sociales. Pour mémoire, les fonds du PPTE étaient destinés à la réduction de la pauvreté. En considérant que cette lutte contre la pauvreté constitue une des conditionnalités du nouveau programme, nous nous demandons à quoi ont servi les fonds du PPTE ?
Dans l’euphorie de leur prise de pouvoir singulière, les nouveaux dirigeants avaient promis de conduire notre pays dans la catégorie des pays dits émergents tels que le Brésil, l’Afrique du Sud, Singapour, l’Inde, etc. Treize ans après, le remède que FMI leur propose est celui qui s’applique au pays aux revenus faibles, exactement ce qu’était la Côte d’Ivoire avant le programme PPTE.
Plusieurs ratios de surveillance de l’économie sont au rouge. Par ailleurs, le ratio dettes/PIB se détériore à un rythme très inquiétant. Avec une évolution moyenne de 8%, la Côte d’Ivoire risque d’atteindre le seuil critique de ratio dette/PIB de 70% à l’orée 2025. N’ayant plus accès au marché des capitaux qui est devenu par ailleurs cher, le gouvernement se rabat sur le marché sous-régional et le FMI. En ce qui concerne le marché sous-régional, par deux fois dans le mois de mars, le gouvernement a enregistré des échecs. Il a été obligé de revoir ses propositions de rémunérations des bons du Trésor. En effet, Pour l’émission du 6 avril dernier, le trésor public ivoirien a relevé ses taux à raison de 6,40% pour les BAT (Bons Assimilables du Trésor) à 6 mois et 6,15% pour les BAT à 12 mois.
Les BAT à 6 mois (6,40%) ont rapporté 67,2 milliards de FCFA contre 955 millions FCFA pour les BAT de 12 mois (6,15%). Ce qui démontre que les investisseurs ont préféré les BAT à maturité courte et au taux élevé aux BAT à longue maturité et à taux faible (6,15%). Cela relève la faiblesse de la confiance dans l’économie ivoirienne dans une perspective à long terme.
En ce qui concerne l’accord conclu avec le FMI, même si nous ne disposons pas de la lettre d’intention, les termes des différents communiqués du FMI qui se rapportent à cet accord montre clairement que le gouvernement doit faire, entre autres, des efforts de mobilisation des ressources budgétaires internes. Or, sur ce point, malgré tous les efforts herculéens des administrations fiscales, la marge de progression est faible en raison même de la structure même de l’économie ivoirienne, dominée par des secteurs non fiscalisés.
Le gouvernement n’a pas d’autres choix que de frapper à la même place. La place trouvée est le secteur des télécommunications en plein essor. La dernière augmentation des services d’internet qui coïncide avec les négociations avec le FMI en est, en réalité, une des conséquences directes de l’accord en terme d’augmentations des ressources internes. Contrairement à ce que veut laisser croire le gouvernement, cette augmentation n’est pas le fait des opérateurs économiques qui seraient dans une situation difficile. En effet, c’est le 12 janvier 2023 que les opérateurs de la téléphonie et fournisseurs d’internet ont reçu un courrier de l’ARTCI, leur demandant d’harmoniser le prix de vente du méga-octet, qui est l’unité de mesure de l’internet. L’ARTCI leur a demandé de fixer le prix du méga-octet à 0,8 FCFA. Or, dans la pratique, aucun opérateur ne vendait au-dessus de ce prix. Certains opérateurs vendaient l’unité à 0,5 FCFA. Ces derniers ont été contraints de porter leur prix à 0,8 francs, soit une hausse de 60%. Au cours d’une réunion avec les opérateurs économiques, l’ARTCI a menacé d’imposer une amende 6 milliards de FCFA à tous les opérateurs qui n’auraient pas appliqué cette décision en fin mars. Or, plusieurs taxes ad valorem (assises sur la valeur du bien ou du service) frappent spécifiquement le chiffre d’affaires des entreprises de communication L’on en démontre au moins 4. En augmentant le chiffre d’affaires des entreprises de télécommunication, fournisseurs exclusifs de l’internet, le gouvernement veut accroître ses ressources fiscales en faisant porter le chapeau aux opérateurs économiques. Autrement, il aurait assumé courageusement sa décision en augmentant les taux de la taxe.
L’argument de la G5 avant la CAN est spécieux en ce que notre pays, aux dires des experts, ne peut introduire le G5 avant au moins deux ans. D’autres mesures draconiennes attendent les Ivoiriens.
Au total, la réalité a rattrapé la propagande. Non seulement le pays n’a pas atteint l’émergence promise, mais, il demeure encore dans la catégorie des pays à faible revenu. Qu’a fait le gouvernement des acquis du PPTE, courageusement mené par le Président Laurent GBAGBO ? Le FMI donne la réponse. Rien en dehors du gâchis.
Merci pour votre attention.
Abidjan, le 13 avril 2023
𝗟𝗲 𝗣𝗼𝗿𝘁𝗲-𝗣𝗮𝗿𝗼𝗹𝗲 𝗱𝘂 𝗣𝗣𝗔-𝗖𝗜,
𝗟𝗲 𝗺𝗶𝗻𝗶𝘀𝘁𝗿𝗲 𝗝𝘂𝘀𝘁𝗶𝗻 𝗞𝗮𝘁𝗶𝗻𝗮𝗻 𝗞𝗢𝗡𝗘
𝗗𝗲𝘂𝘅𝗶𝗲𝗺𝗲 𝗩𝗶𝗰𝗲-𝗣𝗿é𝘀𝗶𝗱𝗲𝗻𝘁 𝗱𝘂 𝗖𝗦𝗣
𝗩𝗶𝗰𝗲-𝗣𝗿é𝘀𝗶𝗱𝗲𝗻𝘁 𝗘𝘅é𝗰𝘂𝘁𝗶𝗳 𝗲𝗻 𝗰𝗵𝗮𝗿𝗴𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗱𝗶𝗽𝗹𝗼𝗺𝗮𝘁𝗶𝗲 𝗲𝘁 𝗱𝗲 𝗹’𝗜𝗻𝘁é𝗴𝗿𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗮𝗳𝗿𝗶𝗰𝗮𝗶𝗻𝗲.
𝗦𝗘𝗥𝗩𝗜𝗖𝗘 𝗖𝗢𝗠𝗠𝗨𝗡𝗜𝗖𝗔𝗧𝗜𝗢𝗡 𝗣𝗣𝗔-𝗖𝗜