Stive Bico, le mercenaire légendaire de certains barons de l’ex FPI planqué en Mauritanie, aujourd’hui se disant sympathisant du PPA-CI, a repris du service. Et il crache du feu. Dans une vidéo intitulée « LE TRIPATOUILLAGE N’Y AURA PLUS LIEU », il chosifie, déshumanise, « décapite » des personnalités nommées par le président Gbagbo pour faire avancer son parti. Et prétend faire toute cette démolition, tout ce sabotage au nom de l’amour de Laurent Gbagbo.
Qui vilipende-t-il dans cette vidéo si virulente ? « Ce sont les trois noms qu’on m’a donnés… mais il y a un groupe derrière eux, je les connais…» Ce sont : le président exécutif du PPA-CI, le Pr. Hubert Oulaye, le président du Conseil de discipline Ettien Amoikon Henri et son Excellence Koné Boubakar, membre du Conseil stratégique et politique. Il les accuse de préparer une réunion pour tripatouiller les textes du parti afin de donner le rang de N°2 du PPA-CI au président exécutif, Hubert Oualaye, et selon lui, cela, contre la volonté de Laurent Gbagbo : « Je vous demande de ne pas aller à cette réunion, parce que si vous allez à cette réunion, et qu’après décision prise, ce que vous allez dire, vous serez matés. » Lui, le sympathisant du PPA-CI, veut mâter des autorités du PPA-CI à partir de la Mauritanie.
Stive Bico soutient ceci : « Ils sont allés lire les textes et ils se sont rendu compte que dans la hiérarchie du parti, après Gbagbo Laurent, c’est Assoa Adou, après Assoa Adou, c’est Ago Marthe, après Ago Marthe, c’est Gnaoré Jean-Baptiste, c’est-à-dire N°1 Gbagbo Laurent, N°2 Assoa Adou, N°3 Ago Marthe, N°4 Gnahoré Jean-Baptiste et N°5 Hubert Oulaye et N°6 Damana Adia Pickas… Donc, Hubert Oulaye et son groupe se sont sentis dribblés par le président Laurent Gbagbo… et ils ont décidé de faire une réunion ce soir pour contredire les statuts et règlement intérieur qui leur ont été remis ».
C’est le même Stive Bico qui, après le congrès du PPA-CI et la nomination du président exécutif, est entré en scène pour insulter, dénigrer et s’attaquer à Hubert Oulaye et maître Kouassi André, membre du Conseil stratégique et politique. Et cette crise s’était calmée lorsque Laurent Gbagbo a réuni les concernés à Mama pour mettre chacun à sa place. Et voilà que ça reprend.
En clair, Stive Bico jette en pâture ces autorités, notamment l’ancien ministre Hubert Oulaye qui, selon lui, « n’est rien, est peureux et ne peut mobiliser une mouche » ; « Si quelque chose d’anormale se passe dans le parti, le responsable s’appelle Hubert Oulaye, il est soutenu par des personnes cachées dans l’ombre, je dis, je vous connais, vous tous, j’ai toutes vos listes, j’ai tous vos noms » En même temps, il affiche sans le cacher, le visage le plus en vue de « l’armée » pour laquelle il transpire tant et fait feu de tout bois : Assoa Adou, président du Conseil stratégique : «Toi, (Hubert Oulaye), on tire un pétard tu fuis, toi, tu ne peux pas être numéro 2. Si on doit nommer quelqu’un numéro 2, ce n’est pas toi, Hubert Oulaye, ce n‘est pas toi… On n’a pas besoin de gens qui s’opposent à Gbagbo Laurent, on a besoin des gens qui obéissent. Assoa Adou, il est très soumis et très obéissant vis-à-vis du Chef ; vous-là, vous avez toujours des têtes d’opposition, c’est vous qui savez toujours expliquer : les textes disent ça, les textes disent ça…». Qu’en disent les trois accusés ? Quand nous l’avons eu au téléphone, le président exécutif a dit : « Je suis venu pour un repos à Guiglo, à mon retour, je vais examiner tout ça ». Pour sa part, l’ambassadeur Koné Boubakar s’est montré aussi bref : « On connait la filière ». Le président du Comité de discipline, Ettien Amoikon nous a répondu au téléphone que « vous vous être trompé de numéro ».
Ago Marthe et Assoa Adou parlent…
Concernant cet ordre que soutient Stive Bico, appelée au téléphone, Marthe Ago, présidente du Comité de contrôle nous explique en substance : « Tous les vice-présidents se valent, il n’y a pas de numéro un numéro deux etc. Chaque vice-président est chargé d’une mission qui est différente de celle de l’autre et qui ne le met pas au-dessus de l’autre. Tous sont au même niveau. Il ne faut donc pas considérer les chiffres 1er, 2e, 3e etc. vice-président pour en déduire l’ordre protocolaire. Tous les vice-présidents sont au même niveau. » Quant à la vidéo de Stive Bico, elle a dit en substance : « Au cours de nos réunions, il est demandé aux camarades de ne pas se répandre sur les réseaux sociaux. Le Conseil de discipline devait se pencher sur cette question, mais si le président du Conseil de discipline lui-même est attaqué, vous comprenez que … »
Mais que dit sa part le président Assoa Adou sur cette vidéo ? Il parle : : « Moi, je ne regarde pas vidéo, je ne regarde pas tout ça là. »
Moi : « Oui, mais celui qui l’a mise en ligne, parle comme s’il parle en votre nom, comme si c’est vous qui l’avez envoyé, donc il est important que nous… »
Assoa Adou, comme s’il se rappelait : « Ahaaan… Non, mais moi, je ne regarde pas ces conneries comme ça. Je ne regarde pas ça, appelez Franck Anderson ou Ousmane… moi, je ne regarde pas des bêtises comme ça. Excusez-moi, monsieur Séhoué, on a beaucoup à faire. On n’a pas de temps à perdre pour que chaque matin, il faut faire face à la presse.»
La peur gagne la Filière
Mais pourquoi cette transe ? Il y a deux raisons. La première est liée à la reconnaissance de Laurent Gbagbo de la mobilisation du peuple Wê lors de sa visite de compassion à l’Ouest du 7 au 10 avril 2022. A l’occasion de la session extraordinaire du Secrétariat général du PPA-CI, mardi 26 avril 2022, il a félicité les cadres du Parti de ces régions en ces termes :
« J’aimerais dire Merci à nos camarades du Pays Wê, du Cavally et du Guémon. La visite de compassion que nous avons faite là-bas, a d’abord montré la vitalité de notre parti dans cette région et a montré aussi que les gens ont souffert de ce côté de la Côte d’Ivoire. Ils ont souffert plus que d’autres qui crient à la victimisation. Les camarades de là-bas se sont organisés, ont travaillé pour que chaque minute que nous avons passé soit rentabilisée. Je vous remercie. J’ai fait un communiqué pour vous remercier mais pour la première fois que nous nous rencontrons, il est bon de le dire. Tous les camarades qui étaient là-bas avec nous ont vu. Je vous remercie. » Et le leader de ces régions chez qui Laurent Gbagbo a séjourné à Guiglo s’appelle Hubert Oulaye Marc-Artur, député, président du Groupe parlementaire EDS, président exécutif du PPA-CI. Alors que Gbagbo avoue que « Les camarades de là-bas se sont organisés, ont travaillé pour que chaque minute que nous avons passé soit rentabilisée. Je vous remercie », Stive Bico estime que « Les Wê-là, ils sont mobilisés parce qu’ils aiment Gbagbo Laurent, ce n’est pas à cause de toi (Hubert Oulaye) ».
A la même occasion, Laurent Gbagbo a dit ceci : « Je donne au maximum 06 mois à la Direction du parti pour mettre toutes les structures de base en place. Je vous donne 06 mois pour qu’on soit dans les normes. » Et la deuxième raison de la sortie du porte-parole de la Filière, c’est qu’au sein du parti, certains murmurent qu’au bout de cette période, les statuts doivent être revus. Relativement à ces textes, maître Kouassi André, dit « mémoire du parti » serait de ceux qui soutenaient que ceux en circulation, n’auraient rien à voir avec les textes sortis du congrès. Et voilà que subitement Kouassi André trouve la mort.
Alors que vise cette campagne de dénigrement ? Le Service Communication du PPA-CI vient, finalement de désavouer Stive Bico, mais des interrogations demeurent.
Germain Séhoué