« Le PPA-CI célèbre tous les ans à la date du 31 mars la Fête de la Renaissance pour commémorer la résistance des peuples africains et l’acquittement du président Laurent Gbagbo par la Cour pénale internationale le 31 mars 2021 ». L’évènement prévu à l’article 3 du statut du PPA-CI aura lieu dans la ville d’Agboville reconnue par tous comme ayant vécu de manière exemplaire l’avènement de l’ouverture démocratique. D’ailleurs le rendez-vous de la deuxième édition dans cette ville est fixé sous le signe d’un défi.
« Chaque militant du PPA-CI qui se rendra à Agboville (à la fête de la renaissance) doit intégrer, avoir en esprit… que l’injustice faite à Laurent Gbagbo (le retrait de son nom de la liste) ne sera jamais acceptée et qu’il est temps de la réparer ». Signe de l’histoire, Laurent Gbagbo à la tête d’un nouveau parti se retrouve dans cette « ville symbole », où il a animé, le 15 juillet 1990, l’un des premiers meetings politiques du retour de la Côte d’Ivoire au multipartisme. Il était alors Secrétaire général de son premier parti, le Front Populaire Ivoirien (FPI). En 1990, le contexte était très difficile. Pendant le voyage pour Agboville, la voiture de Laurent Gbagbo était survolée par un hélicoptère de l’armée ivoirienne. Quant au meeting, les installations qui devaient l’abriter avaient été saccagées parce que les autorités qui ne voulaient pas le multipartisme, le préfet en tête y étaient opposés au point que le meeting s’est déroulé sur le balcon d’un cadre du parti. 28 ans après, en retirant de « façon délibérée et injuste le nom du président de la liste, c’est comme si les tenants du pouvoir n’avaient toujours pas compris que le pluralisme politique est une réalité avec des implications : qu’il existe désormais plusieurs partis politiques, que chaque formation a la liberté d’aller et venir partout, la liberté de choisir son idéologie, son candidat et ses moyens d’actions conformément à la loi fondamentale…
Damana Adia Pickass, 2e vice-président du Conseil Stratégique Politique (CSP), maitre d’œuvre de la Fête de la Renaissance le dit : « le PPA-CI constitue une large opinion non négligeable qui croit en Laurent Gbagbo et qui l’a choisi comme son candidat. Et il ne serait pas juste, encore moins démocratique, que cette partie de l’opinion soit exclue du jeu politique ». Au nom du PPA-CI, Damana Pickass veut que ce soit clair pour tout le monde. D’abord « Les militants doivent comprendre qu’en effectuant le déplacement d’Agboville, ils entreprennent une action politique dans le sens de la réinscription du Président Laurent Gbagbo sur la liste électorale. Chaque militant du PPA-CI qui se rendra à Agboville doit intégrer, avoir en esprit, que sa présence milite indéniablement à la réinscription du Président Laurent Gbagbo sur la liste électorale. Chacun doit comprendre que par sa mobilisation, son déplacement, il envoie un message ; Ensuite les décideurs. A lire l’interview qu’il a donnée dans le quotidien « La Voie Originale », ce message s’adresse aux tenants du pouvoir d’Etat qui doivent comprendre que la mobilisation d’Agboville constitue « un signal fort aux décideurs, pour qu’ils réparent ce tort, l’injustice faite au Président Laurent Gbagbo » ; enfin, dit la Vice-président, la mobilisation d’Agboville est « un moyen d’interpeler la communauté internationale ».
Cependant, même si Pickass estime que « Les décideurs doivent surtout savoir que nous n’envisageons pas d’alternative au Président Laurent Gbagbo », ce n’est pas pour autant « pour faire de la défiance, ni pour guerroyer ou faire de l’agitation. Mais nous voulons agir en toute responsabilité, porter à la connaissance du gouvernement la nécessité de corriger cette injustice faite au Président Laurent Gbagbo. Nous voulons trouver avec le gouvernement un compromis politique dynamique. Le Président Laurent Gbagbo l’a déjà fait pour le Président Alassane Ouattara, ce dernier peut et doit lui ramener l’ascenseur. Nous croyons à la solution politique, à la capacité de dialogue inter-ivoirien pour trouver une solution pacifique à cette préoccupation d’intérêt national. En tout état de cause, le PPA-CI en tant que parti d’Opposition, fera son travail en ne négligeant aucun aspect des moyens légaux et démocratiques dont il dispose ».
Dans ce sens, la fête de la renaissance est également une invitation au dialogue, à la concertation. L’enjeu de cette ouverture politique, de ce dialogue, c’est de donner un contenu à la paix et la réconciliation vantées en Côte d’Ivoire. Encore une fois, le rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la Paix est à l’épreuve du dialogue pour que la paix soit en Côte d’Ivoire.
Ayoualou ZIZA