La vérité, par sa force et sa puissance, est toujours reconnue, c’est-à-dire acceptée par les humains, de gré ou de force. De gré ou de force, car peu importe le sujet sur lequel la vérité finit par s’imposer, que celui-ci soit aveugle, sourd ou muet (volontairement ou non), peu importe. En termes de logique et de justice, ou de contraintes et de temps (l’autre nom de Dieu), la vérité, disons-le, finit toujours par triompher et imposer sa sublime puissance aux humains et mortels que nous sommes. Que nous soyons vaniteux ou têtus, enragés ou illuminés, la vérité aura toujours raison de nous.
L’une des choses les plus indéniables, la vérité des vérités pour nous, humains en transit sur cette terre, est que la vie, comme tout pouvoir, naît un jour et s’éteint inévitablement un autre jour. Que nous le voulions ou non, quelles que soient les agitations de notre ego, de notre âme ou de notre incrédulité aveugle, tout ce qui a un début, depuis la nuit des temps, a forcément une fin. Qu’il s’agisse de la vie humaine ou du pouvoir, quel qu’il soit, tout finit par disparaître. Ainsi, quand un enfant vient au monde, il est accueilli par des cris de joie et de bonheur. Mais dès qu’il le quitte, il laisse derrière lui des pleurs, de la douleur, de la tristesse et parfois même de la détresse. Il en va de même pour tout pouvoir ou règne.
Voici donc un duo indiscutable et indéniable, inséparable et lié à notre condition d’humains et de pauvres mortels. De la naissance à l’extinction, combien sont parmi nous ceux qui, par injustice, violence et arrogance, défient au quotidien toute morale et tout bon sens, oubliant que tout ce qui vit est appelé à disparaître un jour ? De même que le souffle de vie nous est donné le jour de notre naissance et nous quitte le jour du grand départ, il en va de même pour le pouvoir, quel qu’il soit. La seule exception dans le cas du pouvoir est que, vivant, on peut acquérir une position privilégiée, un statut spécial, un règne ou un pouvoir. Mais le problème, c’est qu’on peut aussi tout perdre de son vivant : privilèges, statut ou pouvoir, que ce soit par notre propre faute, à cause de contraintes (nomination, élection, destitution, coup interne, maladie) ou par l’usure du temps. Tout, absolument tout, est possible.
Quelle bonne suite donner à une telle existence, quand l’humilité, l’amour du prochain, c’est-à-dire le respect d’autrui et la justice, ne nous ont jamais visités ? Sortis du néant un jour, pourquoi devrions-nous continuer d’ignorer que, tout comme le souffle de vie, le pouvoir retournera inévitablement au néant un autre jour ? En appeler à « tuer » le ton haineux, arrogant et aveugle au réel des autorités et des courtisans enivrés par leurs positions n’est ni vain, ni inutile. C’est ici que le duo naissance/extinction prend tout son sens et nous enseigne une leçon valable à tous les niveaux de pouvoir, petit ou grand, du hameau à la ville.
Gabin DJITÉ