À trois jours du scrutin présidentiel du 25 octobre 2025, la déclaration de Laurent Gbagbo face à Alain Foka, ce mercredi 22 octobre 2025, résonne comme un coup de tonnerre dans le ciel politique ivoirien: « Ce qui va se passer le 25 octobre n’est pas une élection, c’est un coup d’État civil, un braquage électoral ; ceux qui sont dans la rue, je les soutiens, je suis avec eux, ça, il ne faut même pas qu’il y ait l’ombre d’un doute. Ceux qui manifestent contre ce braquage électoral, je suis avec eux ». Et quand le journaliste Alain Foka dit: « c’est dangereux « , Laurent Gbagbo, reste ferme : « Oui, mais c’est mon point de vue « .
En qualifiant l’élection à venir de « coup d’État civil » et de « braquage électoral », le fondateur du PPA-CI rompt le silence et se positionne, une fois encore, du côté de la rue, de la contestation et du peuple en colère. Ce n’est pas une posture de revanche, mais une alerte patriotique. Gbagbo, qui a connu l’exil, la prison et l’humiliation, parle ici avec la légitimité d’un homme qui a déjà payé le prix fort pour la démocratie.
Son soutien explicite aux manifestants révèle une fracture profonde entre un pouvoir obsédé par la conservation du pouvoir et une opposition déterminée à défendre l’alternance. En parlant de « coup d’État civil », Gbagbo dénonce une confiscation du processus électoral par des institutions inféodées et des mécanismes de contrôle biaisés. Il s’agit, pour lui, non d’une simple contestation électorale, mais d’une bataille existentielle pour la souveraineté du peuple ivoirien.

Encourager l’opposition, dans ce contexte, n’est pas inciter à la violence, mais à la vigilance démocratique. Le combat contre un « braquage électoral » suppose de s’unir, de documenter les irrégularités, de mobiliser la société civile et de rappeler au monde que la Côte d’Ivoire mérite mieux que des simulacres d’élection. Le silence face à l’injustice électorale serait une trahison de l’idéal démocratique pour lequel tant de vies ont déjà été sacrifiées.
Laurent Gbagbo, par cette sortie, redonne un souffle à la résistance. Son appel, empreint de fermeté et de responsabilité, invite l’opposition à refuser la résignation et à défendre, pacifiquement mais avec détermination, l’intégrité du vote citoyen. C’est le prix à payer pour que la démocratie ne meure pas sous les habits d’un pouvoir sans limite.
Germain Sehoué
























