Face aux récurrentes polémiques sur la prétendue déforestation opérée pour cultiver le palmier à huile, le directeur général du Conseil hévéa – palmier à huile (CHPH), Edmond Coulibaly, assure que cette pratique ne concerne pas le modèle ivoirien, tout en précisant que « on ne peut pas parler du durabilité en négligeant la vie des populations ».
« Le modèle ivoirien propose une série d’intervenants à partir d’une petite plantation. C’est l’une des meilleures filières pour ce qui est de la réduction de la pauvreté en milieu rural. On ne peut pas parler du durabilité en négligeant la vie des populations, en négligeant le moyen de subsistance », a recadré le DG du CHPH, le 2 mars à la Journée ivoirienne, lors d’un panel consacré à la filière palmier à huile, dans le cadre de la 59e édition du Salon international de l’agriculture de Paris (SIA 2023).
Pour Edmond Coulibaly, la durabilité ne peut pas concerner seulement la question de biodivesité. « La biodiversité commence d’abord par les humains, ça ne commence pas par les ourangs-outans qui auront disparu dans les forêts… », a-t-il poursuivi.
Il a demandé aux pourfendeurs de la filière d’éviter de dire que le palmier à huile est une plante de forêt. « (…) C’est une plante issue de la forêt qui est domestiquée et autant une forêt de pins, en France, est appelée forêt, autant une plantation de palmier à huile en Côte d’Ivoire est appelée forêt. Est-ce qu’en terme de couvert folière, il y a plus de feuilles sur un arbre à pin que sur un palmier? Non! », a-t-il fait remarquer.
Pour le directeur général du Conseil hévéa – palmier à huile, « donc, il y a matière effectivement à être offensif (…) sur ces questions plutôt que d’être dans la défensive ». Il a souligné que la Côte d’Ivoire consomme 70% de sa production, notant qu’il ne faut toutefois pas seulement voir l’huile raffinée. « Il y a beaucoup de sous-produits qui prennent d’autres destinations », a-t-il dit, évoquant, par ailleurs, la nécessité de la replantation pour les petits producteurs.
Le panel consacré à la filière palmier à huile avait pour objectif de mettre en exergue « La contribution de la filière palmier à huile ivoirienne dans la lutte pour la sécurité alimentaire dans l’espace CEDEAO », rapporte une note d’information du CHPH transmise à l’AIP, dimanche 5 mars 2023.
Pour ce faire, les parties prenantes de la filière ivoirienne ont mis en commun diverses expertises en vue d’aborder, à travers des communications liminaires et des échanges, les atouts de la filière palmier à huile, les défis auxquels elle a à faire face, les opportunités dans l’espace CEDEAO, et enfin les stratégies et initiatives afin de contribuer durablement à la sécurité alimentaire.
Au total, huit communications ont été prononcées. Les échanges ont notamment permis de corriger la mauvaise image que certaines entités ont tendance à colporter sur la qualité de l’huile de palme qui, en vérité, est l’oléagineux à plus fort potentiel et aux qualités indéniables pour résorber le gap entre les besoins croissants en huile des populations et les offres au niveau alimentaire.
Organisé du 25 février au 5 mars au Parc des expositions de la porte de Versailles, le SIA 2023 se tient autour de la thématique « L’agriculture : le vivant au quotidien ».
(AIP)