Kéhi Mao est au bord de 70 ans. Les cheveux grisonnants, le visage et le cou sillonnés de rides. Seulement, Kéhi Mao ne sait pas qu’il est vieux, tant que le miroir ne lui renvoie pas l’image de son visage ou que des gens, des adultes, ne l’appellent pas « le Vieux » ou « papa ». Car Kéhi Mao a la vitalité physique et ses idées restent jeunes. Parfois, il est tenté de se mêler aux jeunes pour faire certaines choses, danser, par exemple, mais les regards… Il ne comprend pas cela.
L’énigmatique contraste entre l’état de l’âme et celui du corps physique a captivé les esprits à travers les âges. Pourquoi, alors que les années passent et marquent le corps de signes évidents du temps, les pensées de l’homme demeurent-elles intemporelles, vibrantes de jeunesse ?
L’Écart subtil : pensées éternelles, corps éphémères
Au fil des ans, la puissance des pensées a été mise en lumière. L’âme, cette essence intérieure, semble demeurer imperméable aux ravages du temps. Les souvenirs d’une époque révolue, les rêves qui ne fléchissent pas avec l’âge, témoignent de la vitalité de l’esprit humain.
La puissance des pensées : l’âme qui reste jeune
La pensée, cette force subtile, alimente l’âme et la garde jeune. Les aspirations, les curiosités et les projets continuent de couler comme une source intarissable. Les réalisations passées et futures définissent l’individu, Kéhi Mao, bien plus que les rides et les cheveux gris.
Le miroir de la perception : impact des regards et des appellations
Cependant, la perception de la jeunesse ou de la vieillesse est souvent dictée par le regard des autres. Le miroir réfléchit non seulement les lignes du visage, mais aussi les jugements de la société. Être appelé « papa » ou « le Vieux » résonne avec une réalité qui peut ne pas correspondre à la jeunesse ressentie à l’intérieur. Kéhi Mao n’est pas d’accord avec cette réalité, mais qu’y peut-il ! Rien. Lui-même, quand longtemps après, il revoit certaines de ses relations, il a un sentiment bouleversé, se disant : « Qu’il a vieilli ! ». Et ce, sans se douter de ce que l’autre pense de lui également.
Les rouages du vieillissement : corps, temps et expérience
Le corps, malgré sa vulnérabilité au temps, devient le véhicule de l’expérience. Les années vécues laissent des marques visibles, signes d’une vie bien menée. Le décalage entre la vitalité intérieure et l’apparence extérieure peut être attribué à la complexité de l’interaction entre l’âme, le corps et le temps.
En somme, le contraste entre l’état de l’âme et le corps physique reste une énigme fascinante. Les pensées jeunes et la vitalité intérieure semblent défier le vieillissement du corps. Le décalage entre la perception de soi et la réalité physique est un rappel que la jeunesse réside bien au-delà des apparences.
Germain Séhoué