La gestion de l’Agence de soutien et de développement des médias (ASDM), autrefois connue sous le nom de Fonds de Soutien et de Développement de la Presse (FSDP), est aujourd’hui une source de controverses. Ce fonds, destiné à soutenir un secteur médiatique en difficulté en Côte d’Ivoire, a pour mission de garantir que la presse puisse remplir son rôle dans la démocratie.
Pourtant, il est urgent de clarifier la manière dont les fonds ont été gérés sous la direction de Mme N’Guessan Bernise, épouse de Joël N’Guessan, ancien porte-parole du RHDP et avec le Directeur général de l’ASDM, M. Méité Sindou.
Cet audit est nécessaire pour plusieurs raisons. D’abord, la transparence est un principe que les médias eux-mêmes prônent à l’égard des politiques et de la société. Mais si les journalistes, qui sont censés être les gardiens de l’éthique et de la rigueur, gèrent des fonds publics dans l’opacité, cela mine leur crédibilité. Les citoyens ont le droit de savoir comment ces ressources ont été allouées.
Un audit intégral permettrait d’examiner plusieurs aspects essentiels : les critères de recrutement du personnel, la correspondance des salaires aux qualifications, et les bénéficiaires réels des subventions accordées par l’ASDM. Quelles sont les organisations qui ont bénéficié de ces financements, et à quels montants ? Quelles institutions ont eu une influence dans les décisions de financement ? Toutes ces questions doivent être examinées à travers un audit impartial, afin d’instaurer la transparence.
Enfin, un audit indépendant ne devrait pas inquiéter les bénéficiaires légitimes de ces fonds, mais il est nécessaire pour rétablir la confiance envers cette institution. En exigeant une gestion rigoureuse, les journalistes se montrent à la hauteur des attentes qu’ils ont envers les autres acteurs publics. Ce processus est indispensable pour redorer l’image de la presse et lui permettre de jouer pleinement son rôle dans l’éveil des consciences.
Germain Séhoué