Une annonce surprenante a été faite le 17 octobre 2023, dévoilant la composition du gouvernement de Robert Beugré Mambé. L’une des absences les plus remarquées dans ce remaniement ministériel est celle de Kouadio Konan Bertin, plus connu sous le nom de KKB. KKB avait fait sensation en soutenant le troisième mandat d’Alassane Ouattara, allant même jusqu’à se présenter contre l’ensemble de l’opposition lors de l’élection présidentielle de 2020.
L’absence de KKB au gouvernement Mambé soulève de nombreuses questions. Si le président Alassane Ouattara estime que les Ivoiriens sont désormais réconciliés, il est logique que le ministère en charge de la réconciliation disparaisse. Cependant, la décision de supprimer de l’équipe, à la fois le ministère et son ministre, KKB, suscite des interrogations.
Au sein de ce gouvernement, certaines personnalités occupent leurs postes depuis plus d’une décennie, changeant simplement de portefeuille tout en restant au pouvoir. Ainsi, si la nation est effectivement réconciliée, cela signifie que KKB a pleinement accompli sa mission et mérite davantage. Alors, pourquoi ne lui a-t-on pas confié un autre portefeuille, à l’instar de ces figures de longue date cramponnées au gouvernement ?
Le président Ouattara estime-t-il avoir déjà bien récompensé KKB pour son rôle dans sa victoire à l’élection de 2020 ? KKB ne lui doit plus rien ? Quoi qu’il en soit, il est intéressant de noter que le président Ouattara a réussi précédemment à disgracier, puis à traquer Guillaume Soro, qui avait autrefois dirigé une rébellion en Côte d’Ivoire, celle des Forces nouvelles. Cette rébellion qui avait finalement ouvert la voie à la présidence au président du RHDP, Alassane Ouattara, au départ inéligible. Donc, s’il a pu chasser Soro, contribuant ainsi à son accession au pouvoir, alors évincer KKB ne serait pas aussi problématique. Puisque, qui peut le plus, peut le moins.
Le départ de KKB du Gouvernement, met en lumière les complexités de la politique et les choix que les individus font pour des gains immédiats. Le voilà jeté comme « ça fait rien » maintenant que le jeu du 3e mandat a été bien validé. C’est bien pour lui, un sujet de réflexion, une leçon à retenir.
Germain Séhoué