On peut dire que les personnes handicapées ne se laissent pas faire, en termes de renforcement de leurs capacités à participer à la gouvernance de la cité. Le vendredi 17 février 2023, une soixantaine de personnes étaient à l’école, à cet effet, au Musée des Civilisations au Plateau. C’est que la Coordination des associations des personnes handicapées de Côte d’Ivoire (CAPH-CI), en partenariat avec le Fonds canadien d’initiatives locales (FCIL), a organisé un atelier de renforcement des capacités des autorités locales.
« Les acteurs de la gouvernance locale sont toujours les premiers responsables du mouvement local, donc il est important pour nous qu’ils soient outillés sur la question du handicap. Parce que souvent, on leur reproche de ne rien faire, mais c’est parce que souvent aussi, ils ne savent pas comment faire. Il est donc important de les outiller de telle sorte qu’ils aient les armes et les rudiments nécessaires pour la prise en charge des personnes handicapées », explique M. Koné Yacouba, PCA de la CAPH-CI.
C’est dans le cadre de ses activités de promotion des droits des personnes handicapées que la CAPH-CI de Koné Yacouba est à l’œuvre, informant ces auditeurs de l’atelier : « Actuellement, nous avons un autre projet, nous allons faire passer des spots à la télé pour dire aux gens que les personnes handicapées ont des droits qu’il faut respecter; ce que nous demandons, ce n’est pas de la mendicité « .
Ont donc été instruits ce jour, des représentants de Mairies, Sous-préfecture, Centre sociaux, Centres socio-éducatifs, leaders d’organisation de personnes handicapées, organisations de jeunesse et de la chefferie traditionnelle, sur l’importance de la gouvernance locale inclusive.
Dr Koné Adama, médecin psychiatre, enseignant-formateur : » Ce matin nous avons animé une formation dans le cadre d’un projet qu’on appelle FCIL : le Fonds canadien d’initiatives locales. Pour nous, il s’agissait de former des acteurs locaux sur les notions du handicap. A quoi à consisté cette formation ? Il s’agissait pour nous de donner le B-A BA, les définitions du handicap. »
« C’est quoi un handicap ? C’est un concept qui a évolué. Mais la définition qui est retenue aujourd’hui, c’est celle qui est fondée sur la théorie sociale des droits de l’homme. Après cela, il fallait que chacun des auditeurs sache faire la distinction entre les différents types d’handicaps. Et également lever les obstacles à l’intégration sociale et professionnelles des personnes handicapées. »
Dr Koné Adama aussi mis l’accent sur les fondements juridiques qui protègent les personnes handicapées au plan national et international. Ce, en s’adossant à leur boussole qui est la loi d’orientation et la convention internationale.Tout cela pour créer un cadre de gouvernance locale inclusive pour ces personnes fragiles.
Accroître l’efficacité des autorités locales pour permettre une prise de conscience collective de l’importance de la question du handicap et de la reconnaissance et du respect des droits des personnes handicapées. Telle est la vision de la CAPH-CI.
Mais cet atelier a-t-il eu les moyens de donner envie aux acteurs locaux participants, d’adapter leurs pratiques aux besoins spécifiques des personnes handicapées ? De rendre leurs services accessibles et de renforcer leurs capacités à porter des initiatives de développement inclusive ? La CAPH-CI a-t-elle fait œuvre utile dans cette formation ? Des auditeurs en parlent.
LES PARTICIPANTS SE PRONONCENT
Nangui Vincent de Paul, directeur de cabinet du Chef du village d’Anoumambo : « Je remercie surtout le consultant et le consultant. Bravo et félicitations. On ne finit jamais d’apprendre, nous repartons satisfait ».
Pour sa part, Dr Kpan Georges, adjoint au maire d’Abobo a déclaré : « Cet atelier est bien venu, il nous instruit sur ce que nous ne connaissons pas au niveau du fonctionnement des structures des personnes en situation d’handicap. Aujourd’hui cet atelier nous a beaucoup éclairés et instruit chacun de nous. Au nom de tous mes collègues, de tous les participants, je voudrais féliciter l’organisateur, le président (Koné Yacouba) qui a mis tout en œuvre pour que cet atelier ait lieu et qui nous a invités «
M. Amaffo, président de l’association nationale des handicapés physiques de Côte d’Ivoire, délégué communal des personnes handicapées de Port-Bouët, apprécie en ces termes : « Cette formation va nous permettre, sur le terrain, d’apporter un plus à notre environnement à travers notre organisation. Je salue encore cette initiative. »
Quant à Mme Kalou Jennifer, conseillère municipale à Attécoubé, officier d’étatcivil, présidente de personnes handicapées, elle se dit « contente de participer à ce séminaire et je félicite les organisateurs, parce que aujourd’hui nous-mêmes, nous ignorons nos droits. Nous sommes aussi dans une société qui ne connaît pas nos droits, c’est donc à nous de nous battre. Il faut que la personne handicapée connaisse son handicap pour pouvoir revendiquer. »
A la suite de ce projet, selon son initiateur Koné Yacouba, il y aura la mise en place d’un cadre de concertation communale en faveur des personnes handicapées. « Ce cadre aura pour mission de régler la question du handicap dans chaque commune et va faciliter la communication entre les autorités et les personnes handicapées et sera un cadre de réflexions et de propositions aux autorités pour la prise en compte des personnes handicapées. Et nous souhaitons que ce cadre soit accompagné par les maires, puisque nous souhaitons notamment que ces cadres soient présidés par les maires de chaque commune, c’est pourquoi nous les avons conviés aujourd’hui à cet atelier ». A-t-il indiqué.
Les auditeurs ont reçu des diplômes de participation. De même, un buffet généreux a été offert pour réjouir davantage la rencontre et honorer les papilles gustatives.
Germain Séhoué