Voilà ce qui se passe quand des gens gagnent la guerre. A leurs yeux, plus rien ne vaut la peine d’être considéré.
On ruse avec des leaders. On place l’épée de Damoclès judiciaire sur la tête d’autres. On crée des situations-pièges pour provoquer des rassemblements d’opposants afin d’en arrêter bon nombre.
Objectifs : diminuer progressivement le nombre de ceux qui sont en liberté, promis aux votes. Créer la peur chez les autres afin qu’ils se tiennent désormais très loin des mots d’ordre des hommes politiques.
Créer l’indifférence de la base face aux ennuis des leaders politiques victimes de complots. Opposer les leaders laissés en liberté aux militants jetés en prison (ou leurs parents ou camarades), alors qu’ils étaient sortis pour apporter leur solidarité à ces dirigeants convoqués par la justice.
Et nuitamment, comme des hiboux, on juge et on condamne des gens à des peines inamicales. Comme ça ! 24 mois.
On ne peut plus accompagner un parent, un ami, un camarade au tribunal. On risque d’être accusé de… troubles à l’ordre public. Tout ça pour dire : personne n’a plus le droit de péter dans ce pays ! Ce serait, certainement, troubler un ordre… quelque part.
24 mois d’emprisonnement. Deux ans de prison pour 26 camarades de Damana Adia Pickass, secrétaire général du PPA-CI. 24 mois, sur la vie des gens.
Mauvaise nouvelle ce jeudi 9 mars 2023. L’intention est vraiment claire : tuer toute mobilisation de l’Opposition. Le pouvoir pourra-t-il réussir ce projet ? Quelle gloire en tirerait-il ? Nul ne le sait. La Côte d’Ivoire le regarde.
Germain Séhoué