Il est des grandeurs qui écrasent et d’autres qui élèvent. Le gigantisme positif n’est pas la démesure aveugle, mais la célébration de ce qui dépasse nos limites pour nous hisser plus haut. Dans la nature, il prend la forme des montagnes majestueuses qui rappellent à l’homme la patience des ères et la force de la terre. Dans l’océan, il se traduit par l’immensité des vagues, invitation à l’humilité et à l’émerveillement.
Dans la science, ce gigantisme est lumière : la conquête de l’espace, la puissance des télescopes qui percent les mystères des galaxies, ou encore la minutie de la recherche médicale qui sauve des vies. Loin d’être menaçante, cette grandeur bâtit des ponts entre l’homme et l’infini, elle nourrit la curiosité et féconde le progrès.

En architecture, elle se dresse dans les gratte-ciel, les cathédrales ou les ponts qui défient les abîmes, symboles de la main humaine dialoguant avec le ciel. En littérature et en art, elle se manifeste par des œuvres colossales qui traversent les siècles et nourrissent l’esprit des générations.
Le gigantisme positif, c’est aussi celui des cœurs et des âmes : la générosité immense qui console, la foi inébranlable qui soulève des peuples, l’espérance qui refuse de mourir même dans la nuit. C’est le courage des bâtisseurs de paix, dont la grandeur n’écrase personne mais relève chacun.
Chantons donc ce gigantisme qui ne connaît pas l’orgueil mais la fécondité, qui ne dévore pas mais qui rayonne. Célébrons la grandeur qui inspire, qui donne sens et qui ouvre l’horizon. Car l’homme, loin de craindre la démesure, a besoin de ces visions immenses pour continuer sa marche : une marche vers l’infini, où la grandeur est toujours un appel à la beauté et à la vie.
Suzanne Assalé



























