Le débat sur la xénophobie et l’identité nationale en Côte d’Ivoire suscite de vives discussions parmi les citoyens. La xénophobie, qui est la haine de l’étranger, soulève des questions essentielles sur l’amour et l’accueil des étrangers dans notre pays. Avec une population étrangère représentant plus de 26 % de la nation, il est impératif de trouver un équilibre entre l’intégration et la préservation de notre identité culturelle et politique.
Le constat que de nombreux ressortissants de la CEDEAO s’installent illégalement dans l’Ouest ivoirien soulève des préoccupations légitimes.
Car, il est de notoriété publique que presque tous les jours, des convois de ressortissants de Cedeao déversent leurs contenus dans l’Ouest ivoirien, notamment dans le Guémon et le Cavally. Ceux qui arrivent et s’installent, font ensuite venir leurs proches. Et ces gens, tout le monde les connaît dans les villages ou les campements.
Et quand, en moins de six mois, on les voit dans les bureaux de vote, alors qu’ils n’ont pas obtenu la naturalisation ivoirienne et ne peuvent pas l’obtenir en si peu de temps, doit-on applaudir ce fait grave pour l’amour qu’on aurait pour les étrangers ?
Et ce, avec le risque que, au regard du nombre croissant de cette population étrangère dans la région, cela fausse le fichier électoral et le choix des dirigeants de la région et plus haut, celui des gouvernants de la nation ? Non ! et non ! Aimer l’étranger, c’est le laisser prendre illégalement notre place ? Non !
Aimer l’étranger, est-ce accepter l’extinction du citoyen pour faire place à l’étranger ? Non! Est-ce tuer notre identité pour qu’émerge celle venue d’ailleurs, un ailleurs jaloux du sien ? Parce que nous bénéficions des grâces momentanées du pouvoir, nous devons abandonner ou liquider la terre de nos ancêtres ? Non et non ! En le faisant, nous ne serions que des criminels contre notre identité, des enfants indignes de nos ancêtres.
Les inquiétudes concernant donc l’impact de la fraude sur la nationalité sur le fichier électoral et le choix des dirigeants locaux et nationaux sont réelles. Cependant, poser ce problème ne devrait pas etre considéré comme un acte xénophobe, sinon, autant abandonner le pays aux étrangers.
Aimer l’étranger ne doit pas équivaloir à accepter la fraude électorale ou la perte de notre identité. Nous devons lutter contre la fraude sur la nationalité qui menace notre système démocratique. Il est crucial de rester fidèles à nos principes tout en accueillant ceux qui viennent chercher refuge et opportunités chez nous.
Dans cette lutte, nous ne devons pas nous laisser influencer par des discours manipulés, visant à nous diviser. Nous devons protéger notre patrie tout en respectant les droits de tous les individus. Combattre la fraude électorale et préserver notre identité nationale ne fait pas de nous des xénophobes, mais des citoyens soucieux de l’avenir de leur nation, comme cela se voit partout ailleurs dans les autres nations.
En clair, le débat sur la xénophobie et l’identité nationale en Côte d’Ivoire est complexe et sensible. Évitons de le noyer pour un avantage immédiat. Il est essentiel de discuter de ces questions avec ouverture d’esprit et de trouver des solutions qui préservent notre identité tout en respectant les valeurs d’accueil et d’intégration qui font la richesse de notre nation.
Germain Séhoué